Tu sondes son regard à la recherche d’une réponse mais tu serais bien incapable d’y trouver quoique ce soit. Tu les vois ces reflets irisés sur ce métal en fusion. Mais l’interpréter ? Tu n’y parierais nullement un dollar. Tu te laisses bercer par les envies de l’être en face de toi, devenant ce reflet qu’il souhaite. Sans t’en rendre compte. Te pliant à sa volonté, écoutant ses mots qui te guident. Habituée. Ses doigts glissent de ton visage, parcourant ton corps jusqu’à tes cuisses et le rebord du tee shirt encore sur toi. De son tee-shirt encore sur toi. Ses yeux qui avaient quitté les tiens y reviennent et tu te fais percuter Ivy. Percutée par la Russie béante qu’il te laisse y voir. La dévoilant. Écorchant ce voile dissimulateur pour t’offrir le spectacle de son âme tourmentée. En a-t-il confiance ? Le sait-il ? Probablement. Tu doutais qu’il puisse passer à côté d’un tel élément important. « Exister. » Volonté empreinte de tristesse. Tu la ressens cette envie. Tu serais presque à culpabiliser du nombre de fois où toi tu avais souhaiter trépasser. Demande légitime. Supplique de son âme meurtrie que l’on condamne à la servitude et des actions limitées. Pourtant…. Pas toi Ivy. Toi tu avais voulu dès le départ savoir ce qu’il voulait. L’interrogeant sur lui. Du moins elle de base… Tu en sourirais presque de ce début de rencontre. Début… Pour toi. Puisqu’il t’avait avoue que lui t’observait dans l’ombre depuis bien plus longtemps…. « J’aimerais exister aux yeux d’au moins une personne. » Tu sens le tissu bouger sans pour autant pouvoir détourner ton regard du sien. Est-ce que tu le regretterais toi ? Est-ce que tu pourrais réellement répondre à cette question ? Serais-tu même légitime ? Après tout tu venais juste de t’y confronter… Tu n’irais certainement pas prétendre que tu avais senti sa présence. Absolument pas ! Pourtant quelque chose te disait que si tu ne devais que vivre une seule soirée en sa présence… Tu y repenserais. Souvent. Tellement… Ahurissante cette soirée. Ce qu’il s’était passé… « Ne plus être (…) seule personne... » Il manquerait à Gadrel c’était une évidence. Mais tu savais parfaitement qu’il ne faisait pas référence à lui. Quelqu’un d’autre. « Je voudrais marquer l’existence d’un autre être humain pour survivre dans sa mémoire. » C’était si triste de l’entendre. Tu en ressentais tes entrailles de tordre d’une façon pas véritablement agréable. Cette demande était si puissante. Depuis combien d’année le souhaite il ? Même si jusqu’ici il ne l’avait formulé elle n’était apparue comme cela d’un coup… Il vient déposer son front contre le tien soufflant les mots suivants, les yeux clos. « Je veux ressentir… Je veux vivre… » Tu ne sais quoi répondre Ivy devant cette franchise. Devant ce souhait. Tu ne pourrais lui promettre que cela arriverait. Tu ne saurais dire ce qu’il adviendrait demain. Pourtant tu lui souhaites. Tu connais ce sentiment. Cette volonté d’être plus qu’un reflet dans un miroir. Qu’une poupée agitée selon une envie. Qu’on remarque plus que cette enveloppe. Que l’on voit derrière le masque. Ses mains remontent dans ton doigts alors que tu continues d El observer malgré que son regard ne te soit dissimulé. Ses mains redescendent jusqu’à tes reins puis sur tes fesses caché sous le tee shirt. Ses doigts continuent jusqu’à ce qu’ils arrivent à la limite du tissu, jouant avec y’a peau mouillée. Exposée. Ses yeux s’ouvrent à nouveau attrapant ton regard au passage. « Et je te veux. Toi. » Tes yeux papillonnent légèrement. Tu ne comprenais toujours pas que l’on puisse te vouloir toi… Qu’il puisse le vouloir surtout après le spectacle de ce soir. Il l’avait vu ton énorme fêlure… Tu en ressentais encore des douleurs au niveau des coups portés.

Il saisit le bas du tee shirt le remontant au fur et à mesure, dévoilant ton corps à sa vue. Il ne te presse nullement mais tu ne comptes point l’arrêter. Tes yeux restent dans le sien montrant que tu ne désirais pas qu’il s’arrête. Que tu ne désirais pas t’en aller non plus. Il finit par faire passer le tee shirt au dessus de ta tête te retrouvant à nouveau nue devant lui. Tu t’approches avec langueur venant déposer tes lèvres sur les siennes. Tes mains descendent le long de ses épaules avant de rejoindre ses mains, entrelaçant ses doigts avec les tiens. « Pour ce que ça vaut… Je ne pourrais plus jamais nier ton existence Seheiah… Et je ne le voudrais pas. Je me doute que c’est infime compte tenu de ce que tu souhaites…. Mais c’est vrai. » Tu esquisses un léger sourire « Je te comprends bien plus que tu ne peux l’imaginer… Je te raconterais peut être un jour… Oh mais attend… » Tu penches la tête sur le côté une lueur malicieuse au fond de tes yeux. « Je crois avoir entendu que tu n’en avais rien à foutre de mon passé… » Tu ne peux t’empêcher de jouer de ta provocation. Que pourrais tu faire d’autre ? Tu ne sais pas le moins du monde comment te comporter. Alors tu es simplement… Toi. Tu libères une de tes mains pour éteindre l’eau et avec douceur tu tires sur sa main pour qu’il suive tes pas. Tu ne prends nullement la peine de te sécher ou de le sécher et tu vous diriges jusqu’à la chambre. Jusqu’à ton lit. Tu le fais s’assoir au bord avant de venir prendre place sur lui. « Pour ce qui est de moi… » Tes bras se croisent derrière sa nuque avant que tes lèvres ne trouvent les siennes. Ta langue passant la barrière de ses lèvres pour retrouver sa comparse. Dansant avec elle avec sensualité dans un tempo alangui, le même que celui que ton bassin commence à opérer. Tu romps le contact glissant jusqu’à son oreille. « Je crois que tu vas devoir me courtiser… Avec violence avec passion car je n’aime ni les fleurs ni le chocolat… Oh quel dommage il va falloir que l’on se revoit Seheiah… » Tes lèvres se posent dans sa nuque à plusieurs endroits avant de remonter. « Mais je pense pouvoir te trouver une place entre mes cuisses en attendant… Si la place t’intéresse. » Souffles-tu amusée avant de te reculer légèrement pour observer ses reflets métallisés.

Épiderme incandescent n’attendant qu’une infime source de chaleur pour s’embraser à nouveau. Appréciant ce goût sur ta langue. Encore. Douces saveurs exquises, exotiques. Bien trop appréciables. Tu ne devrais vouloir continuer cette folie pourtant tu t’y vautrais allègrement, te permettant même de surenchérir. Tu souffles le chaud et le froid Ivy, prisonnière de ta propre pensée ne sachant à quoi se raccrocher. Tu le ressens ce goût d’interdit, du « tu ne devrais pas ». Peut être est-ce cela qui faisait en sorte que cela était plus… Excitant ? Ou parce que par deux fois il est venu te porter secours ? Quelle nuit ! Improbable. Surprenante. Intense. Tout comme le regard devant les tien. Couleurs singulières aux reflets froids. Si loin de ce qui l’habitait. De cette rageante volonté de vivre. Tu ne sais s’il se perd dans ton regard ou s’il s’agit de l’inverse. Tu y vois tant de choses… Nouvelles, intrigantes. Ils ont beau partager cette même enveloppe charnelle, tu les perçois si aisément leurs différences. Et d’autant plus dans leurs regards… Véritable mine des émotions. Contrôlées pour Gadrel. Explosives pour Seheiah. Leurs attitudes, leurs envies, leurs désirs… Deux entités distinctes. Mais quelque part complémentaires. Tu en connaissais une… Et maintenant… Tu découvrais l’autre, au fur et à mesure. Abaissant ses défenses à tes yeux gourmands. Te révélant ses secrets cachés. À toi. Telle une place particulière que tu occupais. Sans le comprendre. Sans en savoir les raisons. Comment vouloir s’en éloigner ? Comment arriver à ne pas lier vos corps dans cette proximité inflammable ? Tu lui avais dit qu’une partie de lui t’appelais sans que tu n’aies à ta portée l’ensemble des conséquences de ce que cela impliquait. Il se recule à la seule force de ses bras, t’embarquant avec lui afin que vous vous retrouviez plus au milieu de ton lit, t’accrochant un peu plus à sa nuque.

Ses bras viennent te saisir et avec facilité te déplacent afin que tu te retrouves allongée sur le matelas, lui te surplombant, t’accrochant de son aura magnétique. Ses lèvres trouvent les tiennes avec fièvre. Tu soupires de cet élan contre sa bouche. La ressentant cette envie dans son plus simple appareil. Attisant le tien de façon exponentielle. Tant de sensations alors que ce ne sont que vos lèvres qui se touchent... Dans ce ballet infernal. Tes jambes viennent s’enrouler autour de sa taille tandis qu’il finit par rompre ce baiser embrasé. « Et toi, Ivy… » Tu l’observes te demandant ce qu’il comptait énoncer par la suite. Reculant légèrement son corps du tien. Tu l’observes pestant intérieurement qu’il préfère plutôt parler. Encore. « Qu’est-ce que tu veux…? » Tu restes quelques secondes interdîtes. Vaste question. Vaste sujet. Ta langue vint humidifier tes lèvres alors que tes bras se dénouent afin de permettre à tes doigts de venir parcourir ses épaules avec autant de légèreté que les battements d’ailes d’un papillon. « La paix dans le monde et éradiquer la famine… » Réponds -tu avec un large sourire. Extrêmement loin de la vérité. Tes doigts filent sur son torse, alors que tes yeux finissent par les observer. « Pour cette nuit… » Tu relèves tes yeux à la rencontre des siens. « Je veux que tu m’épuises Seheiah. Que je tombe littéralement de fatigue afin que même si je me réveille je ne puisse me mouvoir… Que j’en ressente les conséquences physiques durant des jours entiers… » Tes mains quittent son corps afin de te permettre de te redresser t’appuyant sur tes coudes repliés, reposant sur le matelas. Tes lèvres frôlent les siennes sans pour autant les capturer. « Mais surtout… Je veux que tu me marques Seheiah. De la façon dont il te plaira. À l’endroit où il te plaira, afin que tu puisses l’apercevoir alors que tu seras de retour dans ton siège de spectateur… » Tes dents viennent se saisir de sa lèvre inférieur que tu maltraites avec force. Avant d’y passer ta langue avec lascivité.

« Que cette marque perdure jusqu’à notre prochaine rencontre. Parce que je suis persuadée qu’il y en aura d’autres… Et qu’elles seront toutes aussi… » Quel adjectif pourrait le mieux qualifier cette première rencontre ? « Épiques ! » Finis-tu par dire, pensant que c’est celui qui conviennait le mieux. Tu ne saurais parier sur l’avenir, mais nul doute que la prochaine entrevue serait toute aussi incendiaire. Tu voulais lui faire mal autant que du bien. Cette pensée continuait à s’imposer à toi avec précision et véracité. Tout ne serait que dualité parce qu’il murmurait cette douce litanie à l’oreille de cette facette bien plus sombre de ton être. Celle que tu refusais de reconnaître ayant bien peur des conséquences. Pourtant elle se manifestait. Sans que tu ne le saisisses pleinement. Insidieusement. Légèrement. Progressivement. Répondant à cet appel enchanteur et aux accents funestes.