identité William est le prénom qui apparait sur ses papiers d'identité. Il est suivi de Junior, sans doute pour faire comprendre au monde entier qu'il ne vient pas de nulle part et que son paternel était fier d'avoir un fils. Cela fait longtemps que seuls ses parents continus de l'appeler avec ce patronyme de naissance, lui il préfère Liam. Il en a décidé ainsi quand il a compris que sa vie avait de grandes chances d'être écourtée. Pourquoi s'embarrasser de syllabes inutiles ? Liam, c'est plus incisif, nettement plus pertinent, aussi dense et précaire que l'existence qui devait lui rester à mener. Liam Keller, ça lui correspondait bien mieux qu'un pompeux William Junior Keller.
âge et date/lieu de naissance  Il a vu le jour le 21 septembre 1992 et bien qu'il soit assez mauvais en mathématiques, Liam peut vous assurer avoir 29 ans. Pourtant, d'après certains, il est resté bloqué à un âge mental de 17, mais ce ne sont que des mauvaises langues !
sexualité & statut marital Liam traverse les flots de son existence en célibataire. Dans un premier temps, il n'a pas voulu prendre le risque de faire souffrir une belle âme si d'aventure l'une d'entre elles daignait s'attacher à un être dont la date de péremption était proche. Ensuite, il s'est perdu en chemin, trouvant plus simple de profiter des plaisirs de la chair plutôt que ceux du coeur. Désormais, il ne s'interdit plus de tomber amoureux, les barrières semblent être tombées. Peu lui importe le genre, ce qui l'attire chez une personne ce n'est pas un corps, ni un sexe mais bel et bien ce que contiennent ses pensées, ce qui fait d'elle ce qu'elle est. Néanmoins, ses proches ne sont pas au courant de ses préférences, Liam n'accepte pas forcément de se montrer au monde avec une personne du même sexe que lui. Non pas qu'il ait honte de cela - quoique... - mais au vu des relations compliqués avec ses parents, il préfère ne pas créer d'autres sources de désaccords pour les rares fois où il les voit. Et puis, après tout, qui se cache sous ses draps ne regarde que lui, non ? Si sa vie amoureuse est vide, le jeune homme n'est pas pour autant seul, il est le père comblé d'une adorable petite fille de sept ans prénomée Théa.
richesse  Venant d’une famille aisée, il n’a, à proprement parler, pas de problème d’argent. Son père lui a néanmoins coupé les vivres il y a plusieurs années de cela afin de lui apprendre la valeur de l’argent. Cet acte avait surtout pour but de l’obliger à se remettre dans le droit chemin pour qu'il parvienne à sortir la tête de l’eau. Liam connaît donc des fins de mois parfois difficiles, la taille de son porte-monnaie fluctuant facilement en fonction des différents dérapages qu'il peut commettre. Il lui arrive également de dépenser plus que de raison pour gâter sa fille. Sa mère lui donne régulièrement de quoi renflouer ses caisses, trouvant absurde de le voir galérer alors qu’il a, à portée de main un héritage qui dort sur un compte en banque.
emploi / études Depuis maintenant quatre ans, Liam combat les feux, aide les chats coincés en haut des arbres à descendre et sauve des vies. Il est pompier professionnel et adore faire retentir la sirène même lorsqu'il sort le camion uniquement pour l'emmener se refaire une beauté.
logement & colocataire ? Depuis peu, il partage un appartement à Union Street dans le quartier de Seattle North, l'endroit est plus agréable et la colocation lui permet de diminuer ses frais. Son but est simple : dans un avenir plus ou moins proche, il aimerait réussir à se loger dans un appartement contenant deux chambres pour accueillir sa fille dès qu'il aura le droit à autre chose que des visites sous surveillance.
tics & tocs Lorsqu’il est énervé, il se pince l’arête du nez pour tenter de calmer ses nerfs et il a la mauvaise manie de faire craquer ses doigts quand l'inquiétude le submerge. Il y a bien une chose qui parvient à l'apaiser rapidement, mais il tente au maximum d'éviter d'abuser de cette herbe qui le rend si joyeux. De la même manière, il tient son placard à pharmacie totalement vide, c'est la meilleure solution qu'il ait trouvée pour ne pas se laisser submerger par l'envie d'embuer ses pensées. musique  Thirty Seconds To Mars - A Beautiful Lie
groupe NEED THE EXIT SIGN

histoire de sa vie
1/ Enfant tranquille bien que remplie d’énergie, Liam avait grandi dans la paisible insouciance de ces jeunes années. Attentif, soigné et studieux, il offrait le visage d'un petit garçon intelligent et bien élevé. Il a d'ailleurs reçu une éducation stricte, un brin sévère, mais ses parents ont toujours fait en sorte que son frère et lui soient tout de même baignés d'amour. Il est vrai que Martha contribuait grandement à ce que les garçons ne se sentent pas délaissés malgré le travail chronophage de leurs parents. Martha, c'était la nourrice et non pas la mère des deux jeunes gens. Cette dernière venait néanmoins toujours embrasser sur le front ses enfants dès lors qu'elle rentrait à la maison après une journée chargée et que les petits étaient déjà au lit. Le père était plus froid, plus distant, mais il parvenait toujours à trouver les bons mots pour apaiser les chagrins. Sans doute, était-ce là le super-pouvoir d'un fin psychologue… Aux yeux de tous, la famille Keller était soudée, aimante et chacun des membres montrait un visage souriant devant les photographes ou lors des nombreuses soirées de charités organisés en leur nom pour de bonnes causes.

2/ Ses parents sont les auteurs de différents best-sellers : "Savoir vivre avec son temps", "Optimiser ses atouts pour en faire des merveilles", et enfin l'autobiographie modestement intitulée "La famille parfaite n'existe pas". Les deux premiers mêlent psychologie et romance afin d'aiguiller les lecteurs dans un chemin de vie leur permettant de trouver joie, bonheur, amour et apaisement de l'esprit. Un ramassis de niaiseries selon Liam, mais le fait est que ces deux bouquins ont permis à ses parents de se créer un nom dans l'univers très fermé des donneurs de leçons en vogue - toujours d'après Liam. Le dernier-né du couple Keller narre les magnifiques premières années d'une famille à qui tout sourit, puis viennent les difficultés rencontrées lors de l'adolescence de leurs enfants avant de partager avec le public les duretés de la réalité de la vie de parents. En somme, vous trouverez entre les lignes de ce livre le paradoxe entre leur fierté pour le cadet de la fratrie, et l'immense tristesse qu'ils ressentent en évoquant leur aîné. Le tout en expliquant que si les réussites de l'un vous galvanisent tant vous êtes à l'origine d'un tel succès, les déboires de l'autre ne doivent surtout pas vous démoraliser, car vous n'êtes en aucun cas responsable des travers de votre progéniture. « Dire qu'il y a des idiots qui achètent ça. », voilà ce que Liam avait simplement dit amèrement en terminant sa lecture, assis confortablement dans le canapé d'un café avant d'abandonner l'ouvrage sur le comptoir après avoir payé ses consommations.

3/ Adolescent sportif, Liam pratiquait le basket-ball en tant que membre de l'équipe de son lycée. En grand fan des Knicks de New York, il ne loupait jamais un de leurs matchs. Invitant ses amis et coéquipiers à visionner les rencontres sur le home-cinéma trônant dans le salon familial, ils s'amusaient à commenter les prestations tout en s'imaginant un jour faire partie des heureux élus appelés à jouer en NBA. Les rêves de gamin sont formidables et bien entendus, aucun d'eux ne le réalisa jamais. Quant à Liam, il cessa de pratiquer ce sport à 17 ans.

4/ C'est à cet âge que sa vie bascula. Après plusieurs semaines de maux de tête insupportables, de vertiges à répétition et de nausées répétées, le diagnostic fut sans appel. Une tumeur de la taille d'un petit citron venait de prendre place à l'intérieur de son crâne. Les traitements furent lourds, les séances de chimiothérapie le rendaient malade et l'intervention chirurgicale qui fut effectuée ne permit pas de retirer l'intégralité de la masse cancérigène. À la suite de cette opération, les médecins lui annoncèrent que la bataille allait être rude. Alors qu'on lui avait demandé de patienter dans le couloir de l'hôpital, le jeune homme entendit l'annonce faite à ses parents : s'il parvenait à passer l'année, ce serait un miracle. Les mois s'étaient écoulés, les médicaments avaient été avalés et Liam avait trouvé de quoi soulager plus efficacement ses douleurs. La solution ? Une utopie trouvée dans des chimères en forme de cachets, de poudres ou de cigarettes qui font rigoler ! Ce n'était pas très malin, mais il était hors de question de mourir sans avoir vécu toutes les expériences que la terre a à offrir. L'adolescent n'a pas l'intention de se laisser abattre. Sa vie, il va la vivre à mille à l'heure ! Et encore plus si celle-ci doit être écourtée. Alors il décide de profiter en arrêtant de suivre les règles, désormais, il n'en fera qu'à sa tête. Il perd ses cheveux ? Et alors, ça fera tache sur les photos mais un crâne en mode boule de bowling, ça peut être sympa ! Il est fatigué ? Que nenni, il se mettra des coups de pied aux fesses pour avancer. Seulement, ce n'est pas aussi simple quand la maladie vous grignote de l'intérieur et que les traitements ne font que vous rendre plus insipide, plus faible et plus en colère contre le monde.

5/ Quatre ans. Il avait fallu quatre longues années pour que cette fichue maladie qui lui grignotait la cervelle se fasse enfin la malle ! Lorsque les portes automatiques de l'accueil de l'hôpital s'étaient fermées dans son dos, Liam prit conscience qu'on venait de lui annoncer sa rémission. Il aurait pensé sauter de joie ou se mettre à hurler sur le parking, mais il en fut tout autrement. Assis sur les marches d'escalier de l'entrée, ses yeux se perdaient sur les voitures cherchant désespérément une place pour se garer. Le jeune homme souriait, le regard vide comme si son cerveau était trop endommagé pour assimiler la nouvelle. Il avait sursauté en sentant une main se déposer sur son épaule, et ce fut la délivrance alors qu'il bondissait sur ses pieds pour prendre une jeune femme dans ses bras et la faire virevolter en la soulevant de terre tandis qu'il tournoyait sur lui-même. Qui était-elle ? Une infirmière connue lors de l'une de ses -trop- nombreuses visites en ces lieux. Elle l'avait soutenu à maintes reprises, lui mettant de côté les biscuits qu'il préférait à la fin de sa chimio ou lui apportant une portion supplémentaire de cette délicieuse purée préparée par les cantinières ! Elle s'était inquiétée en le voyant là, silencieux et perdu dans ses pensées alors qu'elle savait qu'il sortait tout juste d'un rendez-vous avec ses médecins. « Tu as fini ta journée ? Allez, viens, je te paie une bière ! », et il l'avait embarqué dans un pub après avoir vissé sur son crâne imberbe un bonnet, prêt à faire la fête jusqu'au bout de la nuit.

6/ S'en était fini des traitements. À 21 ans, Liam était libre de penser à un avenir auquel il ne s'était jamais imaginé avoir droit ! Mais si ses visites à l'hôpital ne tenaient plus qu'à des rendez-vous épisodiques de contrôle, il y avait une chose qu'il n'était pas parvenu à vaincre : son addiction pour le paradis rempli d'illusions qu'il s'était créé. Il se pensait plus fort, à aucun moment, il n'avait imaginé ne plus pouvoir s'en passer et pourtant... C'était l'inverse qui s'était produit, il n'avait fait que s'enfoncer davantage, comme si finalement la vie n'était pas plus belle une fois guéri.

7/ Son père l'a flanqué à la porte quelque temps après le diagnostic favorable. Ne supportant plus de voir son fils s'enfoncer dans les drogues, il préféra lui dire d'apprendre à se débrouiller par lui-même, pensant certainement qu'une telle décision lui ferait un électrochoc et le forcerait à rentrer dans le droit chemin. Sans doute s'imaginait-il qu'il reprendrait le chemin de l'école ou qu'il se trouverait un travail pour subvenir à ses besoins, mais Liam n'en fit rien. Sa mère lui paya une chambre d'hôtel des mois durant, subvenant dans le dos de son mari aux besoins de son fils aîné, priant pour ne jamais recevoir un appel lui annonçant une catastrophe.

8/ Liam se reprit en main à l'âge de 24 ans. Il jeta toutes ces merdes à la poubelle à la minute où il découvrit qu'une certaine infirmière était devenue mère deux ans auparavant. Ils n'avaient fait que partager une nuit après sa rémission, et jamais il ne s'était demandé ce que la jolie jeune femme pouvait devenir. Alors, lorsqu'il l'avait reconnu dans ce super marché, il l'avait abordé sans se douter une seconde que la petite fille qui l'accompagnait pouvait être la sienne...  

9/ Après une cure de désintoxication, il entreprit de devenir pompier. C'était un beau métier que de sauver des vies en bravant les flammes ! Évidemment, avec son passé, si sa mère n'avait pas fait jouer ses relations, jamais il n'aurait pu ne serait-ce qu'envisager d'emprunter une telle carrière. À l'heure actuelle, malgré ses efforts, il lui arrive encore de chuter, de se laisser planer grâce à certaines substances, alors lorsqu'il retombe dans ses travers, il fait intervenir son réseau pour falsifier les analyses obligatoires et régulières qui lui sont imposées dans son métier.

10/ Il est amoureux des mots. Depuis gamin, Liam écrit ses pensées les plus intimes dans des carnets. Des centaines et des centaines de pages ont déjà été noircis, les précieux écrits retraçant sa vie sont conservés dans un coffre se trouvant au pied de son lit. Si quelqu'un venait à prendre le temps de les lire, il pourrait contempler l'évolution d'un môme à qui tout sourit, en passant par un adolescent en proie à la peur et au doute, avant de se retrouver face aux élucubrations d'un esprit embué pour finalement découvrir un jeune homme reprenant espoir, se battant pour sortir la tête de l'eau et retrouver une existence digne d'être partagée avec la chair de sa chair.

11/ Aujourd'hui il essaie tant bien que mal de rester éloigné de la tentation des illusions bercées par des opiacés ou fumettes inconséquentes. Il a troqué son addiction aux doux mirages par celle de l'exaltation des sens. Oh, cela fait déjà longtemps que Liam ne dit jamais non à la moindre nouvelle expérience, souhaitant tout voir, tout connaître de ce monde avant d'être obligé de le quitter avec les deux pieds devant, mais depuis qu'il fait son maximum pour ne plus planer, il a tendance à abuser des défis en tout genre. Liam n'est pas prêt à abandonner son credo : Vivre vite, vivre d'émotions fortes, braver ses limites pour ne jamais rien regretter. Alors oui, ça ne lui a pas apporté que du bon, mais il ne s'imagine pas avoir une existence plan-plan. Quand on a frôlé la mort, il n'y a rien de plus beau que de se voir s'offrir une seconde chance. Et puis, la connerie qui lui est tombée dessus plus jeune n'a peut-être pas dit son dernier mot, il le sait, il le sent au plus profond de lui et les médecins lui ont dit : "Avec le cancer, la guerre n'est jamais totalement gagnée". Alors il profite, de toutes les manières possibles, sans s'accorder aucune limite. Il papillonne, court d'expérience en expérience, crame la vie, relève les défis, les lance, les gagne, les perd, peu importe, ce qui compte, c'est de ressentir l'adrénaline couler dans ses veines !

12/ Fun fact, ou pas :
1. Il n'a jamais pu aller à son bal de promo. Trop faible pour se dégoter un costume, trop amoindri pour proposer un rencard à une demoiselle, Liam n'a pas pu profiter de cette institution américaine. La soirée glamour, il l'a passée avec la tête dans la cuvette, tremblant de froid, la chimiothérapie ayant eu raison de sa volonté, la chemise de son costard utilisée pour s'essuyer la bouche.
2. Au saut du lit, il fait 39 pompes. Pas une de plus, pas une de moins. Puis 13 tractions. Pas une de plus, pas une de mois. S'il n'est pas en retard, il répète ce circuit 4 fois. C'est étrange, mais 39+13, ça fait 52. Comme le nombre de semaine qu'il y a dans une année. Et si vous le multiplié par 4, alors ça vous donne le nombre approximatif de semaines durant lesquels il s'est battu pour survivre. Il a commencé ce rituel il y a longtemps, lui-même ne sait pas vraiment pourquoi, mais ça lui permet de bien commencer la journée.