Les gémissements de ta compagne ne laissent aucun doute sur l’appréciation de tes coups de reins. Tu sens qu’elle se perd davantage, à chaque fois que tu t’enfonces en elle. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’elle ne succombe, une fois encore, à l’exaltation de son plaisir. Tu sais que tu le tiens, au bout de ton anatomie, et tu luttes contre toi-même pour ne pas emprunter la même voie qu’elle. Pourtant, tu ne peux t’empêcher, toi aussi, de soupirer, de gémir contre le creux de son oreille, tandis que tes doigts s’amusent toujours à caresser sa poitrine généreuse. Puis, enfin, la délivrance se fait, aussi soudaine que puissante. « Damnazione ! Gadrel ! » crie-t-elle alors, gonflant ton orgueil de mille délices insoupçonnés. Elle jouit, laissant les spasmes de son vagin qui se contractent annonçant qu’elle vient d’obtenir l’orgasme que tu désirais. Tu respires tant bien que mal, erratiquement, constatant que ton propre corps n’est pas loin de l’abandon technique. « Gadrel… » souffle-t-elle, t’arrachant un frémissement, tandis que sa gorge est à portée de tes lippes, la tête enchevêtrée sur ton épaule. Tu remarques que sa cage thoracique se soulève et s’abaisse avec frénésie. Tes mains abandonnent alors sa poitrine, descendant le long de ses hanches, tandis que tu déposes un baiser sur son cou si gracieusement offert. « 15 ans que tu me prives de ça... Ta pénitence va être longue… » dit-elle avec un sourire sur ses lèvres. Tu ne peux réprimer un léger ricanement, entre tes dents, tandis que tu souris aussi même si elle ne peut le savoir. Tu humes son parfum, t’enivrant de cette odeur entêtante. Bien sûr, tu avais toujours aimé ce qu’elle dégageait. Autrefois, tu ne pouvais en apercevoir que brièvement les essences, lors d’un passage à tes côtés ou d’un effleurement inattendu. Désormais, tu avais le loisir de la sentir jusqu’à ce que tu en aies la migraine, si tant est que cela soit possible. Tu dégages alors ses cheveux blonds sur le côté, tandis que tu embrasses sa mâchoire du bout de ta bouche. Tu t’approches alors à nouveau de son oreille. « Je vais me repentir, Ivy, en te baisant encore… et encore… et encore... » annonces-tu d’une voix suave, ton pénis gonflé toujours en elle. Elle n’a peut-être point encore constaté que ta propre jouissance s’est faite attendre jusqu’à présent, mais tu vas tantôt le lui rappeler. Avec ferveur, une de tes mains remontent le long de son ventre, effleurant ses seins, venant se loger sur sa gorge que tu tiens fermement mais pas trop, l’obligeant à garder sa tête en arrière tout en lui assurant que tu la retiendrais si la fatigue la submergeait. Ton autre main, elle, redescend pour rejoindre le clitoris de la jeune femme, déposant ton index contre sans appuyer dessus. Tu lui laisses le temps d’analyser. De constater qu’elle n’est pas au bout de sa peine et que tu vas bientôt la posséder une dernière fois, envoyant valser toutes les convenances et tout ce qu’elle a pu connaître, tout autant que toi. Pour la première fois de ta vie, tu ne songes pas uniquement à ton propre plaisir. Tu veux qu’elle soit marquée à jamais par ton phallus, logé entre ses cuisses, de manière à ce que aucun autre pénis ne puisse s’y emboîter aussi parfaitement. « Je vais te faire mienne, mio veleno. » murmures-tu à son oreille, en guise d’une promesse que tu tiendras. Doucement, ton index positionné sur son organe du plaisir se met alors à tournoyer, rejoint bientôt par ton majeur pour une emprise plus large et intense. Puis, à nouveau, tu enfonces ton sexe en elle, avec puissance et rythme, bien que tu saches pertinemment que le « round » ne pourra pas durer indéfiniment. Tu restes un homme, après tout, et tu ne peux pas prétendre à rester plus longuement maître de ton ressenti. Tu la pénètres, encore et encore, dans des coups de reins d’une profondeur exquise, t’engouffrant en elle dans des râles de plaisirs violents, que tu ne réprimes pas. Tu détournes alors la tête, voyant son visage changeant face à tes assauts, bien que tu ne puisses point voir ses yeux. La main qui s’accrochait à son cou se libère alors pour tourner son menton afin que vos deux visages soient face à face. Tu glisses alors ta langue dans sa bouche, sans relâcher la pression exercée par tes doigts ni la puissance de tes mouvements de va-et-vient en elle. Finalement, tu ne peux résister encore davantage, bien que tu espères qu’elle parvienne à jouir en même temps que toi. Hélas, la chaleur qui se dégage à l’intérieur de ton bas-ventre ainsi que la délicieuse sensation qui te parcoure de toutes parts sont plus fortes que tes convictions. « Pu… tain... Ivy !! » grognes-tu contre ses lèvres, le souffle erratique, le cœur tambourinant, tandis que ta semence s’expulse enfin, achevant votre partie de jambes en l’air plutôt intense. Tu inities encore quelques coups, espérant que ta partenaire serait pleinement satisfaite, avant d’ôter tes mains de son corps, non sans une légère caresse au passage. Doucement, tu te retires de son antre humide, à contrecœur mais épuisé. « Je te libère… » murmures-tu alors, tandis que tu enlèves ses poignets de ta nuque, avant d’en ôter le lien improvisé afin qu’elle puisse se les dégourdir et enlever le bandeau sur ses yeux. A bout de force après tant d’abandon, tu t’allonges sur le dos, essayant de retrouver une certaine contenance, tes yeux clairs admirant toutefois la magnificence d’Ivy dans cette pénombre, après lui avoir offert un moment hors du temps et de la bienséance. Du moins l’espères-tu.
Le rythme de ton palpitant, tambourinant contre ta cage thoracique, prêt à s’en extraire, est le parfait témoin de l’exténuation qui s’annonce dans ton corps endolori par les sensations. Le calme retombe, tandis que tes yeux clairs observent la silhouette nue, de dos, de la Campbell qui ôte les morceaux de tissus la privant de sa liberté et de ses sens. Elle se frotte légèrement les poignets, avant de recouvrer la vue. Lorsque son visage se retourne, dans la pénombre de cette nuit folle, tu ne peux t’empêcher d’en admirer les contours ainsi que la lumière au fond de son regard, qui brille de milliers de brasiers incandescents. Comme si tu étais parvenu, malgré toi, à raviver une flamme éteinte en elle. Tu ne présumes de rien, toutefois. Il n’est pas impossible que tout ceci ne soit que les nuances d’une folie passagère qui s’estompera au retour de l’astre solaire, dans deux ou trois heures à peine. Elle se retourne, vos yeux se percutant, et tu la trouves aussi damnée que magnifique. Elle s’allonge sur le ventre, avec l’assurance d’une panthère noire, et tu esquisses un léger sourire, trop discret pour qu’elle puisse clairement le percevoir avec certitude. A tes côtés, le minois posé sur ses bras croisés sous son menton, tu ne perds pas une miette de ce divin spectacle d’après-sexe. Tu sens ton corps s’alourdir de cette fatigue physique et psychologique, bien que tu sois incapable de détourner tes yeux bleus de son être ensorcelant. « Je ne suis pas persuadée que tu vas être très productif si tu ne dors pas un peu... » lance-t-elle, un brin malicieuse, tandis qu’elle dégage une de ses mains pour venir chatouiller ta peau nue, sur ton torse. « Mmh... » fis-tu en guise d’approbation, peu enclin à la contredire étant donné la réalité de ses propos. Tu serais bien idiot de ne pas admettre que le sommeil t’apparaissait comme une douce délivrance quant à ce harassement que tu ressens dans chacun de tes muscles. « Tu seras là à mon réveil ? » te quémande-t-elle alors, les yeux gonflés par l’envie de s’endormir. Tu ne saisis pas tous les tenants et aboutissants de cette phrase. T’invitait-elle à dormir dans son lit, afin de pouvoir profiter encore de votre prélassement commun, ou t’interrogeait-elle sur un autre point ? Tu entrevois des facettes encore brumeuses de sa personnalité, bien que tu ne saches point clairement ce qu’elle espère ou refuse. Vous vous apprivoisez encore, tels deux animaux blessés par la vie mais qui ne peuvent point vivre l’un sans l’autre, désormais. Tu sais que ton âme s’est enchevêtrée à la sienne, ce soir, et que tu as damné une partie de ton esprit. Pour preuve inéluctable, tu remarques l’absence de ta vieille comparse, pourtant d’ordinaire si loquace. Délicatement, tu poses tes doigts sur sa main, qui se situe sur ton torse, tandis que le sommeil l’a déjà submergée. Tu ne sais si elle dort ou si ses paupières lourdes ont eu raison de sa volonté. Peut-être que Morphée s’est déjà chargé de l’emporter loin de cet instant. Tu pourrais alors choisir le silence comme option. Cela dit, dans le doute, tu ne peux te résoudre à ignorer sa question. Elle mérite au moins une phrase de ta part. Plus de trois mois alignés dans ton indifférence chronique, lorsque tu portes ton masque habituel. « Je ne serai jamais loin de toi, mio veleno. » souffles-tu alors, caressant sa main de ton pouce, tandis que tes propres yeux réclament de se fermer. Tu résistes, contre toute attente, préférant profiter du doux spectacle qui se joue juste devant toi. Ivy, paisiblement endormie : tu n’aurais jamais songé bénéficier, un jour, d’un tel instant. Tu restes ainsi, t’interdisant le moindre mouvement, pendant un temps incertain. Puis, une fois que tu la sais loin de votre monde de doutes, de terreur et de souffrance, tu t’extirpes calmement de ses draps frais imprégnés de vos odeurs corporelles. Tu t’habilles, dans le plus grand silence, avant de venir déposer le duvet de satin sur sa peau nue, espérant ainsi lui éviter les désagréments d’une maladie hivernale. Sans un mot, tu t’avances jusqu’à la porte de sa chambre, que tu ouvres. Tu jettes un dernier coup d’œil avant de sortir de son antre personnel, rejoignant l’étage inférieur où tu viens te servir d’un verre d’eau, avant de déverrouiller l’ordinateur dans le salon et de t’adonner à tes recherches, tandis que Seth et Ivy dorment enfin tous les deux, te laissant le champ libre pour poursuivre tes inquisitions, espérant découvrir qui se cache derrière le masque du loup sauvage…
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