Il est pas loin des dix heures trente du matin lorsque Hannah ouvre les yeux et pourtant, la jeune femme n’a pas l’impression d’avoir eu son compte de sommeil. Faut dire qu’hier elle a fini son service relativement tard, le night club ou elle bosse a de plus en plus de succès. De sorte que ses heures sont allongées, alors certes elle gagne mieux sa vie, cependant c’est beaucoup plus fatiguant. Ouais, on ne dirait pas comme ça à la voir évoluer sur sa barre, mais la pole dance c’est super physique et quand elle a enfin terminée sa nuit, la rouquine est complètement lessivée. Fort heureusement, on est lundi et elle va pouvoir profiter de deux jours de repos bien mérité. Ses mains atterrissent sur son visage, puis elle frotte vigoureusement son faciès, alors qu’elle baille à s'en décrocher la mâchoire. Y en a une qui va se taper une grosse sieste des familles cette après-midi. En attendant, elle se redresse et saute dans un jogging et sweat trop large pour elle, pas franchement glamour mais elle va juste promener son chien, pas faire un défilé de mode. Surtout que sa bête doit trépigner d’impatience d’aller faire sa petite affaire dehors.
Un peu d’eau sur le visage pour se réveiller et ne pas trop ressembler à un zombie et la voilà partie en compagnie de Baklava pour une petite promenade d’une demi-heure. Il fait beau qui plus est, malgré la fraîcheur de ce début d’automne et comme en plus les gens travaillent à cette heure-ci, la danseuse peut profiter avec son doberman, du parc qu’il y a près de chez elle. Au retour elle en profite pour prendre des plats à emporter pour ses grands-parents et elle-même, ça évitera à sa mamie de se démener derrière les fourneaux comme elle le fait chaque jour. Y a pas de mal a juste poser les pieds sous la table de temps en temps.
Au retour de la balade, miss Brown décide d’emprunter le vieil ascenseur de l’immeuble, une fois n’est pas coutume, elle va se la jouer feignasse. Après avoir appuyé sur le bouton d’appel, Hannah à la surprise de voir arriver à son côté son voisin, Aaron elle sait plus trop quoi. On ne peux pas dire que la jeune femme ait beaucoup échangé avec lui, pas qu’elle ne le souhaitait, mais juste qu’elle ne l’a pas beaucoup croisé. Il lui semble que sa grand-mère lui a déjà parlé, mais elle pourrait blablater avec tout l’immeuble si elle le voulait.
— Bonjour, qu’elle lui dit avec un sourire aimable.
Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas beaucoup parlé qu’elle doit se montrer mal polie. La cabine arrive et l’homme lui fait signe de passer en première, de toute façon ils se rendent au même étage. Une fois le tatoué à l’intérieur, la rousse appuie sur le bouton dédié à leur étage et l'ascenseur entame sa montée, hélas le monte charge fait soudainement un drôle de bruit avant de s’arrêter complètement, avant que les lumières ne rendent l’âme.
Sujet: Re: Problème mécanique ft. Aaron Sam 9 Oct - 21:05
♚ Problème mécanique
Il y a des hauts et des bas dans la vie, comme disait le groom de l’ascenseur. - Alphonse Allais.
▼▲▼
♫ Skillet - Terrify the Dark
SEATTLE WEST - JUNCTION
Aaron adorait son boulot. Pour lui, c'était idéal de lier l'utile à l'agréable. Vivre de sa passion, ça lui donnait toujours cette impression de ne jamais avoir à travailler. Et avec des horaires corrects ; ça lui donnait aussi la possibilité de sortir pour se balader ou faire du sport. Finalement, la seule contrainte qu'il avait ; c'était celle-là. Le fait de rester assis une bonne partie de la journée. Il ne se considérait pas comme quelqu'un d'hyperactif ; avec ce besoin constant de bouger, ceci dit. Mais le fait de se balader ou de se dépenser ; ça lui permettait de garder la forme. Si le quartier de Junction n'était pas le meilleur de Seattle, Aaron trouvait qu'il avait bien fait de s'y installer avec sa sœur ; pour qu'ils puissent lancer leur business. Plutôt bien fréquenté, il mêlait une bonne partie des habitants de la ville. Il y avait à la fois des gens aux revenus aisés, d'autres avec un salaire plus moyen... Le coin était sympathique. Sympathique, si on mettait de côté le tapage nocturne qui pouvait être fréquent ou les rixes entre bandes rivales qui étaient plus ou moins occasionnelles. En cinq ans dans le quartier, Aaron s'était fait au voisinage et à ses alentours. Cela dit, s'il préférait se fondre dans la masse et vivre comme n'importe qui d'autre ; ça restait un peu plus difficile pour lui.
Difficile, parce qu'il ne passait pas inaperçu ; surtout avec un corps aussi tatoué que le sien. S'il voulait s'en servir comme carte de visite et se donner les moyens de faire de la publicité maison pour son salon ; les avis pouvaient diverger. Certains trouvaient ça joli et impressionnant. D'autres trouvaient surtout ça inquiétant et s'en méfiaient. Parce qu'avec un physique pareil, les plus sceptiques l'imaginaient faire partie d'un gang. Alors qu'au fond, lui faisait tout pour se montrer souriant et serviable. D'accord... Ça pouvait lui arriver de venir en aide à quelqu'un dans le besoin. Lui, il le faisait surtout pour montrer qu'il était quelqu'un d'amical et digne de confiance. Son physique, Aaron ne voulait pas qu'il soit systématiquement associé aux gars louches qui traînaient dans les rues. Et depuis qu'il habitait là, l'homme avait tout fait pour le prouver. Parfois, ça lui arrivait aussi de rester dans sa bulle, parlant que très peu. Il croisait des gens, il pouvait sourire et les saluer ; mais ça s'arrêtait souvent là. Parler de la pluie ou du beau temps ; ce n'était pas trop dans ses habitudes. Quitte à discuter – en tant que tatoueur – il préférait justement écouter ses clients. Au fond, leurs vies étaient bien plus intéressantes que la sienne. Et en vérité ; bah il préférait de loin éviter d'en parler.
Griffonnant sur son papier, il regardait l'heure. La fin de la matinée approchait doucement et il allait devoir rentrer chez lui pour récupérer ses affaires de sport. Travailler en binôme avec sa sœur, c'était pratique pour ça. Le fait d'être à leur compte, ils avaient le moyen d'établir un emploi du temps plus ou moins flexible ; et quand l'un d'eux bossait ; l'autre pouvait vaquer à ses occupations. Et d'autres jours dans la semaine, ils se trouvaient tous les deux sur place. En fait, tout dépendait de leur nombre de rendez-vous. Ça revient à ce que je vous disait, tout à l'heure. Aaron avait cette sensation de ne jamais travailler. Alors qu'il approchait de l'immeuble ; l'homme avait voulu changer sa routine. Montant de façon quotidienne les escaliers, il avait eu cette envie de prendre l'ascenseur pour se préserver. Après tout, il allait avoir l'occasion de se dépenser plus tard. En entrant dans le bâtiment ; Aaron croise le regard d'une voisine qui appuie justement sur le bouton pour faire descendre la cage. Alors que la demoiselle le salue en souriant, Aaron lui fait un signe de tête et lui renvoie la politesse en esquissant un sourire. « Bonjour ! » Je vous l'avais dit. D'ordinaire, il parlait peu. Aaron pouvait se monter sociable, certes. Mais lancer la discussion, ce n'était pas son fort. Lui, il préférait agir – comme ici – en laissant la rouquine entrer la première. Tous les deux à l'intérieur, la jeune femme avait appuyé sur le bouton pour amener l'ascenseur à leur étage.
Monter trois étages, c'était ni trop long ; ni trop court. Ça ne permettait pas spécialement de lancer un sujet de conversation. Sauf... Sauf quand le destin en avait décidé autrement. Le genre de tuile qui mettait à mal les gens à tendances claustrophobes. Savez, quand l'ascenseur produit ce genre de bruit avant de s'arrêter plus ou moins brusquement ; la source de lumière s'estompant, petit à petit. Laissant les deux occupants livrés à eux-mêmes, surpris voire décontenancés. Dans un soupir, Aaron se demandait pourquoi fallait-il que ça arrive aujourd'hui. « C'est pas vrai... » La tuile. Et si lui avait l'intention de récupérer des affaires ; la demoiselle avait sûrement des choses à faire de son côté, elle aussi. « Pour une fois que je décide de prendre l'ascenseur ; il refuse de fonctionner. » En fouillant dans sa poche, Aaron avait eu la présence d'esprit de récupérer son téléphone. « Bon... J'ai de quoi nous apporter un peu de lumière ; mais j'espère que l'on ne restera pas là trop longtemps. » Avec une batterie chargée aux deux tiers, son téléphone allait tenir un temps. Mais le but était quand même de sortir de là. La question était de savoir dans combien de temps. « J'vais appuyer sur le bouton d'alarme. On verra bien. » Il ne restait plus qu'à croiser les doigts pour que ça fonctionne. Se tournant vers elle, il avait ajouté : « J'espère que vous n'avez pas d'envie pressante ; parce que je ne sais pas pour combien de temps on va rester là. » En soufflant du nez, il essayait surtout de détendre l'atmosphère. Plus ou moins maladroitement, je vous l'accorde. Parce si lui n'était pas claustro ; il ignorait si c'était le cas de sa voisine.
Bon, la situation n’est pas franchement dramatique, il y a pire que de se retrouver dans un ascenseur en panne. Alors certes, elle est avec un quasi inconnu, quand bien même ce soit un voisin, elle ne le connais pas personnellement, alors il est parfaitement naturel de rester attentif. Juste au cas où. De toute façon, elle a son chien avec elle et il est sûr que Baklava n’hésitera pas à le mordre s’il s'avère hostile. Puis Hannah sait se battre au cas où, même si dans une cabine aussi minuscule ça risque de s’avérer complexe. Enfin, ça c’est dans le pire des cas, parce que malgré sa carrure et ses tatouages, il n’a pas l’air spécialement méchant, peut-être l’air un peu renfrogné, mais rien de plus. Toujours est-il que le vrai problème dans cette histoire, c’est lorsque les lumières s’éteignent et les plonge dans le noir. Et dieu sait que la rouquine elle déteste ça le noir, tellement, qu’elle est obligée d’allumer une veilleuse le soir pour être tranquillisé. Sauf que là, sa veilleuse elle ne l’a pas, ce n’est pas le genre de chose qu’elle emporte avec elle en se disant “tiens, il va peut-être y avoir une panne d'ascenseur aujourd’hui”. De plus en plus angoissée à l’idée de rester plongé dans le noir pendant un moment, la jeune femme manque de faire un bond au plafond quand Aaron reprend la parole. Et la voila avec un petit rire nerveux, l’autre va sans doute la prendre pour une folle.
— Moi aussi, mais on ne m’y reprendra plus, je ne vais jurer que par les escaliers maintenant, qu’elle répond, le stress palpable dans sa voix.
Malgré le noir, elle a heureusement son chien qui tente de la rassurer, en fourrant sa tête sur ses cuisses et ça fonctionne un peu. Bénie soit les toutous, meilleur ami de l’homme et de la femme. Après quelques secondes de silence, la voix du tatoué se fait à nouveau entendre, ce qui l’a fait à nouveau sursauter. Elle tente donc de se concentrer là-dessus, elle n’est pas toute seule dans cette galère après tout.
— J’ai aussi mon portable, explique la rousse en observant la lumière se faire. Au pire si le votre ne tient pas assez longtemps, on aura toujours une solution de secours.
Son smartphone, mais s’est bien sûr, Nana aurait pourtant dû y penser, mais avec la peur il semble que sa capacité à raisonner correctement se soit mise en grève. Bon, maintenant elle compte bien garder ça en tête. Quant à l’alarme…
— Ça se tente, mais vu l’état global de l'ascenseur, j’ai un peu peur que l’alarme ne fonctionne pas. Il faudrait même une alarme secondaire, si la principal tombe en panne.
Ok, elle abuse un peu, mais l’immeuble où elle vit avec le reste des habitants pourrait être clairement un peu mieux entretenu.
— Non pour l’instant tout va bien de ce côté là et on ne mourra pas de faim si jamais.
Hannah montre ses sacs remplis de victuailles et d'où se dégage une délicieuse une délicieuse. Ouais, il ne risque pas de finir cannibale, comme cette équipe qui s’était écrasée dans les montages et avait dû manger les leurs. En attendant, l’alarme semble ne pas fonctionner, quelqu’un ne devrait pas être en ligne avec eux ? A moins que ça ne soit l’heure de la pause déj’ ?
— J’ai l’impression qu’on est pas sortis de l’auberge, soupire la jeune femme.
Sujet: Re: Problème mécanique ft. Aaron Sam 23 Oct - 11:47
♚ Problème mécanique
Il y a des hauts et des bas dans la vie, comme disait le groom de l’ascenseur. - Alphonse Allais.
▼▲▼
♫ Skillet - Terrify the Dark
SEATTLE WEST - JUNCTION
S'il se trouvait pris au piège, Aaron n'était pas seul. Il y avait cette voisine avec lui, qui était accompagnée de son chien. C'était quand même bien mieux que de se retrouver livré à soi-même, en attendant de sortir de là. Comme lui, la demoiselle avait l'air de regretter l'utilisation de cet ascenseur récalcitrant. Alors que notre homme avait allumé son téléphone portable, la charmante voisine avait expliqué avoir le sien ; dans le cas où celui d'Aaron lâcherait. « C'est bien aimable de votre part ! » Qu'il avait répondu, en souriant. Gentille et prévenante, la p'tite. Ça pouvait changer des quelques voisins malpolis ou nonchalants. Agacé par la situation, Aaron n'en était pas non plus à cogner contre les parois de la cage métallique. Mais il devait l'admettre ; c'était embêtant. La connaissant à peine, le tatoué avait l'occasion de lui parler un peu. Si je vous dis ça, c'est parce qu'en essayant tant bien que mal de s'éclairer pour appuyer sur le bouton d'alarme ; bah l'initiative semblait être une cause perdue. Sa voisine lui avait dit que ça pouvait se tenter. Seulement, l'ascenseur ne semblait pas enclin à la bonne idée. Il y avait une alarme de disponible, certes. Mais quant à savoir si cette dernière fonctionnait réellement... C'en était moins sûr. Aaron, il était un peu inquiet à l'idée de rester enfermé durant une période indéterminée comme celle-ci. Et même si la demoiselle s'avérait être une femme sympathique, il n'avait pas envie que leur captivité dure des plombes.
Avec un brin d'humour, il espérait qu'elle n'ai pas de besoin particulier dans les prochaines minutes. Ce qui n'avait pas l'air d'être le cas. Un soulagement, en somme. Quand au reste ; la jeune femme avait avoué disposer de quelques victuailles ; histoire d'éviter une famine. « On peut dire que vous êtes une femme prudente et organisée. Je devrais en prendre de la graine ! » Qu'il avait ajouté, en pouffant de rire. Même si ça lui arrivait rarement, Aaron pouvait oublier telle ou telle chose ; au point de devoir faire machine arrière. Retourner chez lui pour récupérer un truc de laissé sur la table, par exemple. C'était ça de partir à la hâte, des fois. Mais là... Bah disons qu'Aaron n'avait pas eu le choix. Lui, il s'était juste imaginé monter au troisième, souhaiter une bonne journée à sa voisine puis continuer ses p'tites affaires. Se préparer puis se rendre dans sa salle de sport. Sauf que Monsieur l'Ascenseur en avait décidé autrement. Vilaine machine ! La pauvre demoiselle soupirait, s'imaginant ne pas sortir de là, avant un p'tit moment. « On dirait bien... Au fait, moi c'est Aaron. Aaron Callahan. » C'était toujours bien de se présenter ; même si au fond, elle avait sûrement pu voir son nom d'affiché sur l'une des boîtes aux lettres de l'immeuble. M'enfin passons. « Je suis tatoueur et perceur dans le quartier de Junction. » S'il lui arrivait d'enlever le peu de piercings qu'il avait, on ne pouvait pas dire la même chose des tatouages qu'il arborait sur une bonne partie de son corps. Une seconde peau ou une seconde couche de fringues, au choix. Brèfle ! Si... ? Si on jouait aux devinettes ?« Vous... C'est Hannah, si j'ai bonne mémoire ? » Bon... Aaron était souriant, mais on pouvait presque dire que le p'tit malin avait triché. Premièrement, parce qu'elle avait une boîte aux lettres comme tout le monde. Et deuxièmement, parce qu'ils n'étaient pas une quinzaine à habiter au troisième étage. N'importe qui habitant au troisième à sa place, aurait pu le deviner.
A moitié plongé dans la pénombre, Hannah esquisse un sourire amusé. C’est dingue comme ils sont super courtois et d’un calme olympien, enfin du moins c’est ce qu’Aaron lui fait ressentir et elle se qu’elle tente de montrer. Certes, la panique liée au noir est un peu retombée, merci la techonologie et les lampes de poches intégrées, mais il ne faudrait pas que cette situation s’étire dans le temps. Pas qu’être coincé dans un ascenseur avec un type plutôt pas mal soit la pire expérience de sa vie, mais disons qu’elle avait autre chose à faire. Toujours est-il qu’elle trouve ça cocasse qu’ils soient pratiquement en train d’échanger des banalités, au vu de la situation pas forcément très drôle. Le grand baraqué finit par tenter l’alarme, même si Nana a émis des doutes sur sa capacité à fonctionner, mais ça se tente. De toute façon, ils n’ont pas grand-chose d’autre à faire pour se sortir de là. La jeune femme jette un œil à son smartphone, mais surtout à son réseau et… Et il doit y avoir une malédiction sur ce monte-charge, puisque le réseau y est quasi inexistant. Pour encore plus de fun ! Reportant son attention sur la tentative d’enclencher l’alarme, il semble que rien ne se soit déclenché, ni sonnerie, ni lumière pour indiquer la réussite ou l’échec de la tentative. Fan-tas-tique !
A la question d’Aaron au sujet d’un besoin physiologique à soulager, Miss Brown répond par la négative et c’est déjà ça de pris. Elle croise juste les doigts pour que leur enfermement ne dure pas jusqu'à ad vitam aeternam et qu’arrive le moment où elle devra aller faire un p’tit pipi. Second point positif, c’est qu’ils ont de quoi manger au cas ou et comme ça sent bien bon, la rouquine n’est pas bien sûr de tenir bien longtemps. Son estomac risque même de se réveiller sous peu. En attendant, elle esquisse un sourire en secouant la tête.
— Que voulez-vous que je vous dise, prendre l'ascenseur dans cet immeuble c’est tout une aventure, alors mieux vaut être équipé.
Ouais le genre d’aventure ultra trépidante qu’elle ne retentera plus de sitôt, elle espère juste que ses grand-parents ne vont pas trop s’inquiéter de ne pas la voir revenir. Ils seraient capables d’appeler la police au bout de trois heures sans nouvelles. Soupirant une nouvelle fois, parce que décidément cette affaire est tout de même pénible, Hannah reporte son attention sur Aaron qui se présente à elle dans les formes. Elle a le droit à son prénom, son nom, ce qu'il fait comme travail et même ou ça se trouve là ou il bosse, encore un peu et il lui déballe son CV. Ha, ha ! La tatoueur termine en lui demandant si elle se nomme bien Hannah, mais vu le sourire qu’il affiche, elle ne sait pas pourquoi, mais elle a l’impression qu’il devait le savoir.
— Soit vous avez en effet très bonne mémoire, soit vous êtes médium, qu’elle répond avec un fin sourire. Mais je pencherais plutôt sur la première option, Aaron Callahan tatouer et perceur dans le quartier de Junction.
Elle se moque un peu, mais rien de méchant. Donc maintenant, c’est à son tour de se présenter.
— Moi c’est donc bien Hannah, Hannah Brown. Je fais de la pole dance dans un night club du quartier Frémont. C’est juste pour mettre de l’argent de côté, j’aimerais faire une école d’art et comme ça coûte bonbon, il me faut de quoi payer mon année et le matériel qui va avec.
Sujet: Re: Problème mécanique ft. Aaron Sam 30 Oct - 14:16
♚ Problème mécanique
Il y a des hauts et des bas dans la vie, comme disait le groom de l’ascenseur. - Alphonse Allais.
▼▲▼
♫ Skillet - Terrify the Dark
SEATTLE WEST - JUNCTION
L'alarme inutilisable, ils allaient devoir trouver autre chose. Et dans une telle situation, il n'y avait plus grand chose à faire, si ce n'était attendre. Attendre en discutant. Dans ces moments-là, valait mieux tuer le temps et ne surtout pas angoisser. Par chance, la demoiselle avait même de quoi manger avec elle, si jamais. Bien sûr, ni l'un ni l'autre n'avait prévu de se retrouver coincé dans cette cage à la mécanique capricieuse. C'qui faisait que la nourriture que la voisine avait dans son sac ; était probablement réservée à quelqu'un d'autre au départ. Cela dit, en cas de dernier recours ; ça restait appréciable. Ils n'allaient pas mourir de faim. En espérant tout de même ne pas rester coincé pendant de longues heures. En une remarque, la jeune femme avait tout résumé. Prendre cet ascenseur dans cet immeuble, ça relevait d'un grand défi. Il valait mieux s'équiper. « J'en prends note pour la prochaine fois ! » Il l'avait dit, en hochant la tête ; mais en vérité... La prochaine fois n'allait sûrement jamais avoir lieu. Rester coincé là-dedans aujourd'hui, ça avait été une expérience à la fois unique et suffisante. Non pas que ça lui déplaisait totalement d'être là. Sa voisine avait l'air tout à fait sympathique ; et son animal de compagnie avait un comportement tout à fait amical. Du moins, il n'avait pas du tout l'air agressif.
Jamais vraiment habitué par ce genre de situation, Aaron avait trouvé bon de se présenter. Après tout, ils ne s'étaient que croisés de temps à autre ; sans prendre le temps de faire connaissance. Il lui avait donné son prénom et son nom ; en enchaînant de façon naturelle sur son métier. Il aimait bien parler de son travail et de son salon. Ça pouvait ramener des curieux et lui faire un peu de publicité. Ce qui était drôle, c'était la réponse de sa voisine. Faisant travailler sa mémoire, il avait le prénom « Hannah » en tête. Elle lui avait répondu qu'il avait bonne mémoire ou qu'il devait être médium. Par déduction, la jeune femme penchait plus sur le fait qu'il ait bonne mémoire. En le disant, elle l'avait notifié comme Aaron, tatoueur et perceur dans le quartier de Junction ; comme il l'avait expliqué plus tôt. Dans son sourire, il avait compris qu'elle faisait de l'humour. Lui-même, avait pouffé de rire. Il se sentait un peu ridicule. Ridicule mais passionné. Effectivement, sa voisine s'appelait bien Hannah. Hannah Brown, comme elle l'indiquait. Elle, elle faisait de la pole dance dans le quartier de Fremont. À terme, Hannah voulait que les économies obtenues de ce p'tit boulot puissent lui servir à payer ses études et le matériel dont elle allait avoir besoin. « Oh, je vois ! Effectivement, les écoles d'art c'est loin d'être gratuit ! » Il en savait quelque chose, féru de dessin qu'il était. « J'aurai pu le faire, moi aussi. Enfin... Si j'avais eu les moyens. » C'était pour cette raison qu'il n'était pas allé si loin dans ses études. Après avoir obtenu son diplôme de base avec le Bachelor ; Aaron était allé au culot, en ouvrant son propre commerce. « Avec ma sœur, on a fait des économies et on a directement ouvert un salon. » En cinq ans d'existence, leur affaire ne croulait pas sous le succès. Mais elle avait quelques clients réguliers et occasionnels qui la faisait tourner correctement. « Mais j'comprends que vos études doivent demander beaucoup, question finances. J'vous souhaite bonne chance pour réussir. » Les grandes écoles, c'était très demandant. En terme d'argent, de temps et de motivation.
Hannah hausse un sourcil et un sourire qui en dit long apparaît sur sa frimousse, lorsque son compagnon d'infortune sous-entend qu’il compte s’équiper la prochaine fois qu’il prendra l'ascenseur. Visiblement, il n’a pas peur de se retrouver de nouveau coincé dans la cabine. Ce n’est pas une expérience spécifiquement traumatisante pour la rouquine, mais disons qu’elle aurait aimé passer son temps à autre chose plutôt que de poireauter là-dedans. Clairement, une fois sortie d’ici elle ne prendra plus que les escaliers, trois étages ce n’est pas la mer à boire. En revanche, elle va gueuler que l'ascenseur ne fonctionne pas correctement, ses grands-parents pour eux à contrario, c’est plus compliqué de se taper l’ascension des escaliers. En attendant, ce qui risque rapidement d’arriver c’est que l'ennui va la gagner à un moment ou à un autre, surtout s’ils se trouvent que personne ne vient avant un moment. Ce n’est pas comme si elle pouvait jouer avec son smartphone, elle doit garder de la batterie au cas ou celui du tatoué passe l’arme à gauche.
D’ailleurs en parlant de ce dernier, le voilà qui se présente en bon et due forme, ça lui fait d’ailleurs un peu bizarre, avec sa dégaine elle ce serait attendu à quelque chose de moins formel que ça. Bouh, c’est moche les clichés ! En tout cas, Miss Brown trouve ça plutôt cool qu’il soit tatoueur, parce que ça veut dire qu’il dessine et c’est toujours sympa de rencontrer d’autres personnes avec de l’imagination et de créativité. Surtout dans le monde du tatouage, ou il lui semble important de se renouveler régulièrement pour offrir un maximum de possibilités aux clients. Peut-être bien qu’elle passera par sa boutique un de ces jours, ne serait que pour voir les dessins, pas pour se faire tatouer. Ce n’est pas un truc qui l’a branche des masses. La jeune femme en vient à son tour à se présenter et a expliquer ce qu’elle fait dans la vie.
— Bah, je dois dire que même si je n’envisageais pas une école d’art, je me vois mal dandiner du cul jusqu'à ma retraite. Je ne suis pas sûr que faire de la pole dance jusqu'à mes quatre vingt dix ans soit une très bonne idée en plus de ça.
Hannah hoche ensuite doucement la tête, on a beau dire ce qu’on veut et qu’avec du travail et de la persévérance le monde s’ouvre à soi. Il y a toujours des limites et le plus souvent, la limite c’est l’argent, le nerf de la guerre.
— Faire des études ce n’est pas donné à tout le monde qu’on se le dise. Y a bien les crédits, mais s’endetter pour plusieurs années, j’avoue que ça ne me tente pas.
Mais d’après ce que Aaron lui dit, il a quand même réussi à réaliser son rêve avec sa sœur et d’ouvrir leur boutique de tatouage. Même si c’était carrément osé d’y aller au culot de cette façon.
— Je vous souhaite d’avoir du succès alors, je viendrais peut-être faire un saut dans votre boutique un de ces jours. Enfin, pour voir vos dessins, pas pour me faire tatouer.
A nouveau elle opine de la tête, clairement si elle avait juste à payer la scolarité et ne pas devoir s’occuper du matériel, les choses seraient déjà plus simple.
— Oui et à côté de ça, je tiens aussi à aider mes grands-parents, ils ont pas des très grosses retraites, donc si je peux mettre du beurre dans les épinards.
Sujet: Re: Problème mécanique ft. Aaron Sam 6 Nov - 16:07
♚ Problème mécanique
Il y a des hauts et des bas dans la vie, comme disait le groom de l’ascenseur. - Alphonse Allais.
▼▲▼
♫ Skillet - Terrify the Dark
SEATTLE WEST - JUNCTION
En vrai, être coincé dans un ascenseur ; ça n'avait rien de dramatique. En théorie. Parce que premièrement, ça ne durait jamais pendant des jours. Deuxièmement, parce qu'il y avait toujours moyen d'ouvrir la trappe de maintenance ; histoire de ne pas manquer d'air. Et aussi parce qu'il fallait vraiment être poissard pour partager une cage comme celle-ci, avec une personne que l'on pouvait détester ; ou que l'on voulait à tout prix éviter. Quand on pouvait retrouver quelqu'un de vraiment désagréable à l'intérieur ; on en sortait immédiatement, en général. D'ailleurs, ce n'était pas du tout le cas d'Hannah ; qui était vraiment sympathique. Souriante et charmante. Si Aaron pouvait faire peur à quelques personnes, il avait bien voulu faire comprendre à la demoiselle, qu'il n'avait rien de dangereux. Et l'animal qui les accompagnaient avait l'air vraiment calme aussi. Une discussion en découle et ils se présentent l'un à l'autre. Danseuse de pole dance ; Hannah expliquait vouloir se payer des études en école d'art. Ce qui montrait bien qu'elle ne souhaitait pas non plus se trémousser à longueur d'années, autour d'une barre. Compréhensible. Jusqu'à ses quatre vingt dix ans, c'était effectivement une très mauvaise idée. D'un point de vue santé, articulations, tout ça... Aaron n'était même pas sûr que des clubs accueillaient des danseuses de plus de... Allez... Trente ans ? Vraiment, il n'en savait rien. Alors quatre vingt dix ? Ce n'était même pas la peine de l'imaginer. Impossible. « Bien évidemment. Ce serait bien trop éprouvant à cet âge-là. » Comme la demoiselle l'avait souligné à son tour, faire des études n'était pas donné à tout le monde. Certes, la possibilité d'un crédit pouvait s'envisager. Mais pour s'endetter au fil des années... Non. Forcément, Hannah n'était pas du tout tentée par l'expérience. « J'peux le comprendre, ouais ! » Qu'il lui avait répondu, en hochant la tête. Lui non plus – dans le cas d'un crédit – il ne voulait pas le faire durer. À ce propos, Hannah lui souhaitait d'avoir du succès pour faire tourner sa boutique. Et à l'occasion, elle allait p'têt y faire un tour. Juste histoire de voir leurs books respectifs. « De notre côté, on arrive à gérer la location. Le loyer n'est pas trop cher pour deux personnes qui veulent faire tourner un commerce. Avec l'argent des clients qui rentre, la boutique est bien rentable. D'ailleurs, on serait ravis de vous accueillir. » Qu'il avait ajouté, en hochant la tête.
Dans tous les cas, il comprenait la situation de la demoiselle. En matière de temps, de finances ; les études ça pouvait demander beaucoup. C'est pour ça que – lui aussi – lui souhaitait de la réussite. Avec un diplôme en poche ; c'était toujours plus agréable pour la suite. En lui répondant, Hannah avait expliqué qu'elle cherchait aussi à aider ses grands-parents. D'après ce qu'elle disait, ils n'avaient pas de très bons fonds de retraite. Du coup, ça lui permettait de rendre leur vie plus agréable. « C'est admirable ! » Qu'il avait dit, en souriant, avant de reprendre. « À votre place, j'aurai fait la même chose. Il faut tout faire pour protéger les siens. » Mais il n'était pas à la place de la jeune femme. Aaron, il n'avait eu que des parents qui s'étaient disputés à longueur de temps ; et une tante qui – bien que sympathique – les avaient plutôt laissés dans leur coin. Leur enfance et leur adolescence avaient été difficiles. En baissant la tête, le tatoueur avait jeté un œil au chien qui était plutôt silencieux. « C'est un mâle ou une femelle ? Il a l'air très gentil, votre chien ! » Visiblement pas agressif du tout. Un doberman ? Ça en avait tout l'air. Aaron n'était pas quelqu'un d'incollable sur les différentes races de chiens ; mais plusieurs d'entre elles étaient répandues.
Hannah avait dit ça pour rire, elle pensait qu’Aaron allait noter l’ironie de sa phrase et qu’à défaut d’éclater de rire, il esquissait au moins un sourire. Mais non, le tatoué lui répond avec un sérieux déconcertant, lui confirmant que oui, faire de la pole dance quand on est grabataire n’est pas franchement conseillé. Sans déconner. La rouquine le fixe quelques instants interdite, attendant de voir s’il finit par rire, l’air de dire “je t’ai bien eu, bien sûr que j’avais compris que c’était pour rire”. Mais non. La jeune femme se retient de dire qu’il est un type prenant les choses avec beaucoup de sérieux et poursuit plutôt la conversation comme de rien était. Elle lui explique donc ses ambitions pour ses études, refusant catégoriquement de faire un prêt et préférant travailler à la place. Ce qu’il semble comprendre. Faut dire que s’il habite à Junction et quand bien même il possède son propre salon de tatouage, il ne doit pas crouler sous les billets. Comme elle, Aaron doit faire partie de la classe moyenne américaine, le genre à vivre une vie relativement confortable mais pas sereine non plus. Dans le sens ou il faut toujours garder un œil sur le compte en banque, au risque justement de devoir faire ce fameux prêt à la banque. Et en parlant d’argent, Miss Brown est surprise de découvrir que sa sœur et lui paie un loyer.
— Ah ! J’étais persuadé que vous étiez propriétaire de votre affaire, mais j’imagine que payer un petit loyer vous permet de mettre de côté, pour à terme acheter votre propre salon. Mais c’est cool que vous arriviez à rentrer dans vos frais, c’est bien d’avoir un travail en lien avec sa passion, mais encore faut-il que ça fonctionne.
Elle hoche ensuite vivement la tête en souriant.
— On va déjà sortir d’ici, je viendrais vous voir une fois libre.
La rouquine jette d’ailleurs un coup d'œil au bouton de l’alarme, qui n’émet aucune lumière indiquant que le problème a été pris en compte. Ça commence à faire un peu long non ? Pourvu que quelqu'un ait vu l’alerte et mette juste un peu de temps à faire la route jusqu’au petit immeuble. En attendant la venue du technicien, la jeune femme poursuit la conversation, expliquant qu’avec son travail elle peut également aider ses grands-parents.
— J’irais pas dire que c’est admirable, qu’elle répond en haussant doucement les épaules. C’est eux qui m’ont élevé, ils m’ont aidé alors maintenant, ça me semble naturel de les aider à mon tour. Mais je suis d’accord, il faut faire attention aux gens qu’on aime et en profiter tant qu’ils sont là.
La vie est assez courte, alors si elle peut passer autant de temps que possible avec eux, ou ses amis les plus proches, elle le fera sans hésiter. Aaron finit par lui poser des questions sur son chien, qui est en effet très calme, c’est souvent comme ça après sa balade, mais il a aussi appris à rester sage face à quelqu’un qu’il ne connaît pas.
— C’est un mâle, il s'appelle Baklava, c’est un dessert que j’aime beaucoup et quand je lui ai proposé ce nom il a aboyé joyeusement. J’en ai conclu qu’il l’avait adopté. Oui c’est un gentil garçon, il n’attaquera que si vous vous montrez agressif avec moi, ou s’il sent quelque chose de louche.
Ce que Aaron ne semble pas être, sinon, son chien lui aurait déjà broyé les noix. Et ce n’est pas une façon de parler.
— Ce n’est pas que je m’ennuie, mais je trouve que s’il passe pas grand-chose depuis que vous avez appuyé sur le bouton de l’alarme. Vous avez du réseau vous ?
Sujet: Re: Problème mécanique ft. Aaron Dim 21 Nov - 19:28
♚ Problème mécanique
Il y a des hauts et des bas dans la vie, comme disait le groom de l’ascenseur. - Alphonse Allais.
▼▲▼
♫ Skillet - Terrify the Dark
SEATTLE WEST - JUNCTION
Quand Hannah avait expliqué à Aaron qu'elle se voyait mal dandiner des fesses jusqu'à sa retraite ; elle avait employé le terme avec humour. Le tatoué avait affirmé ses dires avec compréhension. Sans pour autant lâcher un rire ou même sourire. Alors, oui. En tant normal, Aaron aurait pu le faire. Mais le contexte avait fait que. En se levant, il n'avait pas prévu de se retrouver bloqué dans un ascenseur avec sa voisine. Pour être franc, il était un peu gêné. Gêné parce que s'il trouvait que Hannah avait du charme ; bah il avait voulu chasser de son esprit le fait de la voir comme ça. Attention ! Ne lui faites pas dire c'qu'il n'a pas dit. Certes, sa voisine était très certainement douée pour le faire. Mais à l'heure actuelle, Aaron n'était qu'au stade de la connaissance avec la demoiselle. Il la trouvait gentille, jolie, en soit il l'appréciait ; puis son chien avait l'air adorable aussi. Mais de là à imaginer Hannah en tenue affriolante ; là tout de suite... Disons que ça le crispait un peu. Du coup, il avait vite enchaîné sur le sujet du professionnel, en lui parlant de son salon. Pour l'instant, ce n'était qu'une location qu'il partageait avec sa sœur. Mais avec l'argent qui rentrait ; il y avait fort à parier que les jumeaux puissent ouvrir leur propre commerce, à l'avenir. Chose que la jolie voisine avait d'ailleurs souligné. « Je l'espère bien, oui ! » Souriant et confiant. Aaron était certain de pouvoir y parvenir, un jour. Comme souvent quand il parlait de son salon, le tatoué en profitait pour faire un p'tit peu de pub ; histoire d'attirer les curieux. Du coup, il avait invité Hannah à y faire un tour ; à l'occasion. Elle avait l'air intéressée. Cela dit, elle marquait un point. Avant de pouvoir le faire ; tous les deux allaient devoir sortir de cet ascenseur qui faisait des siennes. « Je n'aurai pas dit mieux ! » Qu'il avait acquiescé en riant. Forcément, les deux n'allaient pas pouvoir faire grand chose en restant coincés là-dedans.
C'était embêtant pour l'un comme l'autre. Mais au moins, ils avaient un peu de temps pour faire plus ample connaissance. Et c'est comme ça qu'Hannah avait pu parler de ses grands-parents. En expliquant à Aaron pourquoi elle faisait ce job de danseuse qu'elle n'espérait que provisoire. Notre homme n'avait pas su quoi répondre, sur le moment. Lui, il trouvait admirable. Gentil. En soit, ça pouvait l'être. Mais plus que ça pour Hannah, disons qu'elle se sentait redevable. La demoiselle avait ajouté que ses grands-parents l'avait élevée. Ils en avaient pris soin. Du coup, elle trouvait normal de les aider en retour. Dans tous les cas, elle partageait son point de vue : faire attention et prendre soin des gens que l'on aimait, c'était primordial. Comme elle l'avait si bien dit, il fallait profiter tant qu'ils étaient là. Dans le fond, Aaron était comme ça avec sa sœur, lui aussi. Et avec ses amis les plus proches. « Vous avez entièrement raison ! Dans le cas où j'me fais aider ou qu'une personne m'écoute quand j'me confie... J'aime toujours renvoyer l'ascenseur pour aider les gens, à mon tour. Enfin, j'veux dire... »Ouais. Avec la situation, la réponse qu'il avait sortie était pour le moins... Cocasse, disons.« J'crois que le mot est un peu mal choisi ! » Il l'avait réalisé un peu tard, en riant comme un idiot. Voyez ? Lui aussi il pouvait faire de l'humour. Encore une fois, ça lui arrivait rarement de se retrouver dans une telle situation.
De fil en aiguille, Aaron en était venu à parler du chien de la demoiselle. Contrairement à Aaron, l'animal avait l'air plutôt calme. Moins stressé, en tout cas. Intrigué, il avait demandé à Hannah s'il s'agissait d'un mâle ou d'une femelle. D'après ce qu'elle avait pu lui expliquer, c'était un mâle qu'elle avait appelé Baklava. Un dessert que sa voisine affectionnait et qui lui avait donné l'idée du nom. Et étant donné la réaction de son chien, le choix avait semblé bon. Comme Hannah avait pu l'ajouter, il n'avait rien de méchant. Sauf si Aaron se montrait agressif envers la demoiselle. Chose qui n'était pas prête d'arriver. « C'est original ! Et puis ça reste moins long que Tarte au citron meringuée, par exemple ! » Qu'il avait lâché, en riant de plus belle. Avec un brin d'humour, il s'était senti un peu idiot. En réfléchissant, personne n'aurait eu l'idée d'appeler son animal de compagnie de cette façon. Quoi qu'il en était, Hannah avait raison. Appuyer sur un bouton d'alarme défectueux ; ça n'allait pas faire avancer le schmilblick ; si vous m'passer l'expression. S'il avait du réseau ? « J'dirai que oui ! » Qu'Aaron avait répondu, en jetant un œil à son écran. « Du moins les barres oscillent de trois à quatre. » Et avec la batterie qui se vidait au compte-goutte ; valait ne pas traîner pour tenter quelque chose. « Voyons... » Le tatoué avait regardé si un numéro se trouvait dans le coin ; comme souvent. Et en effet, il y avait un numéro de maintenance, inscrit sur une petite plaque. Autant essayer. « Ah, voilà qui est mieux ! J'vais tenter d'appeler. » D'ailleurs, il s'était demandé pourquoi ne pas l'avoir fait de suite. Hannah était charmante et lui aimait bien discuter. Mais bon... S'il avait envie d'un rendez-vous, il y avait bien plus sympathique. Brèfle ! Après avoir composé le numéro ; Aaron patientait en croisant les doigts. Le message d'accueil et la musique d'attente laissait planer un mauvais pressentiment. « Allez ! Décroches... »Et finalement...« ... »« Ah, bonjour ! Nous sommes bloqués dans un ascenseur et on aurait besoin d'un coup de main pour... »« ... »« L'immeuble se trouve à Junction, dans le quartier Ouest. »« ... »« C'est ça ! Par contre, on est accompagné d'un chien et... »« ... »« Vingt minutes ? Euhm... » Instinctivement, il avait jeté un œil vers Hannah. Ils allaient devoir attendre encore un peu ; semble-t-il. « Mais il y aurait moyen de... ? »« ... »« D'accord, d'accord... C'était juste histoire d'être sûr. »Tant pis. Enfin, au moins... Ils allaient pouvoir être sortis d'affaire. « ... »« Merci à vous. À très vite, dans ce cas. » Pourquoi avoir pris l'ascenseur aujourd'hui ? Aaron se reposait encore la question. « Il m'a dit qu'il ferait au mieux. » Qu'il avait expliqué, en se pinçant les lèvres, l'air un peu dépité. Cette réponse, ça ressemblait à un refrain que la compagnie de maintenance avait appris par cœur.
Accueil
SEATTLE WEST - JUNCTION
