C'est pas faute d'avoir pourtant était prévenu, que la ville serait la victime d'un ouragan dans les jours à venir. Alors pourquoi est-ce que je déambulais tranquillement dans les rues de celle-ci, sans me soucier nécessairement de mon triste sort ? D'une parce qu'un petit coup de vent ne m'effrayait pas plus qu'outre mesure et que de deux, ma maison était solidement bâti, en plus d'être protégé par les arbres alentours. De trois, mon chiot serait en sécurité chez un collègue en repos pour ce week-end. Donc techniquement, tout était sous contrôle, n'ayant pas spécialement lieu de paniquer pour quoi que ce soit. Il était vrai que c'était pas au Montana qu'on aurait eu la crainte d'un gros coup de vent. Par contre, tout ce qui était blizzard et tempête de neige, ça on connaissait plutôt bien, c'était jamais très glorieux quand on constatait les dégâts d'ailleurs. Surtout isolé de tout. Ici, qu'importe l'endroit où on serait cloitré, il y avait des stocks de tout et n'importe quoi, partout. Nourriture. Boisson. Soins de premiers secours, le strict nécessaire. Tout y était, si on savait où et comment se protéger intelligemment. Alors pourquoi, au lieu de prendre mon pick-up comme d'habitude, j'avais préféré le laissait à mon lieu de travail, c'est-à-dire au nightclub et de prendre les moyens de transport de la ville ? Sans doute parce que tout le monde s'agitait dans tous les sens et que c'était la folie de prendre son véhicule. Quand bien même mon petit monstre était dorénavant sous contrôle, l'atmosphère avait soudainement changé pour devenir plus menaçant, plus inquiétant. Ça puait à plein nez la grosse arnaque. Météorologue de mes fesses ouais ! Ça ne devait pas arrivé avant le soir et voilà qu'en plein milieu d'après-midi, la grosse bourrasque s'engouffrait déjà entre les ruelles. C'était simplement le début des emmerdes.

Les gens commençaient déjà à paniquer, courant un peu partout sans trop savoir où aller visiblement. Tentant de reprendre le chemin qui me conduirait à mon taff, ce fut une quasi marrée humaine qui m'avait embarqué sur leur route, me voilà happé comme un vulgaire poisson dans les mails du filet d'un pêcheur professionnel. Et un Cameron sur la ligne, un ! Les forces de l'ordre nous désigne le premier endroit qui nous permettrait de nous abriter, ce qui faisait que le ban de poisson -ou pigeon, au choix- avait suivit les ordres sans sourciller. Nous voilà dans un lieu, dans lequel j'ai rien demandé. Génial. Bon au moins, j'étais en sécurité, c'était déjà ça. Par contre, étudiant un peu les lieux, rien que l'odeur m'avait prit aux tripes, sans parler du décor qui commençait peu à peu à prendre forme autour de moi. Un hôpital. Ah beh manquait plus que ça tiens ! Tournant un peu sur moi-même, j'avais pas spécialement fait gaffe au gars qui avait couru dans ma direction, le regardant au dernier moment -s'en trop quoi faire- s’étaler face contre terre. Oups ? Le revoilà debout, s'excusant déjà, cherchant juste un moyen de décamper d'ici visiblement. « T'inquiète mon gars. Par contre, on peut plus sortir, on rentre mais on sort pas. Ordre des mecs en uniforme dehors. » Cela dit, j'avais pas spécialement envie de m'éterniser ici non plus de base. Étudiant un peu le type devant moi, sa tête m'était vaguement familière, ou alors je divaguais totalement. « Pas envie de m'éterniser ici éternellement. On tente les sorties par derrière ? » On aurait peut-être plus de chance du côté des urgences, qui sait ?