identité l’emblème fissuré d’un empire inexistant. jung, ce sont des lettres sans importance, une intonation sans impact. mais pour toi, c’est le symbole de la force, d’une matriarche féroce. grâce à elle, ces petites syllabes sont respectées, au sein de la communauté. celle qui fracasse et s’empiffre les poches, damne les plus farouches. dae, d'une simplicité sévère, sans signification grandiose, juste un prénom sur les papiers. âge et date/lieu de naissance des années à fouler ce continuum sans relâche, la braise au fond des yeux. t’es jeune et pourtant si vieux. t’en as vécu des choses dae malgré tes 23 ans. des années baignées dans l’instabilité, dans la parfaite illégalité. des années à te rebeller, à vouloir toucher du bout des doigts, tes rêves aliénés. à olympia tu es né. lors d’une nuit étoilée d’un 15 décembre. sexualité & statut marital la solitude est ton sacre et ton bourreau. tu as crié allégeance aux étreintes de la nuit, un corps une fois consommé, pas deux. dépourvu de chaînes, tu ne veux pas d’une nouvelle addiction soudaine. esthète. tu adules toutes les formes qu’elles soient fines ou plus robustes. c’est la beauté de la chair qui t’attire. la finesse d’un sourire, la complexité d’un esprit. richesse les magouilles ne se font pas rares. elles sont l’essence même de ton existence, la gazoline de tes méfaits barbares. grâce aux multiples braquages effectués, tes poches sont bien encombrées de billets verts adorés. une vérité bien cachée des regards indiscrets. emploi / études tes doigts dévoilent des secrets, ouvrent des portes qu’on pensait scellées, à jamais fermées. tu es un magicien de la technologie. les machines sont tes alliés, des bêtes que tu as appris à apprivoiser et à dompter. à ta guise, comme un marionnettiste tirant les fils appropriés. tu es celui à qui on demande de l’aide pour réparer les engins en agonie. le savant qui piste les soucis et les manie. mais tu es surtout, l’exécuteur des plans orchestrés par ta famille. qui les aide à passer inaperçu.es dans le brouillard le plus absolu. logement & colocataire ? rton indépendance, tu l’as pas acquis facilement. tu as bavé, comme personne avant toi. durant des années entières, tu n’as pas lâché la demeure familiale à olympia. avant de décider enfin, d’emprunter ton propre chemin. à présent, tu es le modeste propriétaire d’un loft à junction, ton sanctuaire, le gouffre de tes démons, ces bêtes sanguinaires. tics & tocs une cigarette constamment clouée à tes lèvres - les habits qui n’épousent jamais tes formes - un casque collée aux oreilles, songes appropriés - sourire moqueur, égocentrisme taquin - les doigts qui tapotent sur n’importe quelle surface, comme un pianiste en trance. musique outkast de ektomorf, outlander de jinjer. groupe bloody roots

histoire de sa vie
(one) “ dae, plus jamais” tu as été naïf dae. tu as pris ses marques d’affections, sa main douce sur tes cheveux, ses “mon chéri, mon chou” pour de la faiblesse. ta mère n’est pas faible. et tu n’arriveras pas à l’amadouer avec tes yeux doux. tu as la preuve avec cette douleur lancinante au niveau de ta joue. tu viens de l’apprendre à tes risques et périls. mais elle s’agenouille, ta génitrice. elle pose ses mains délicates sur tes petites épaules et elle te l’explique une fois de plus ; ne dis jamais les mots prohibés. ne pose jamais la question non désirée. parce que la réponse ne changera jamais ; tu n’as pas de père et c’est ainsi.
(two) “espèce de bâtard !” tu es similaire à une bête déchaînée. un lion à peine sorti de sa cage dorée. la lèvre pétée, le nez sûrement cassé, tu ne recules pourtant jamais. tu es prêt à attaquer une fois de plus, pour faire taire ce misérable fils de pute. et puis, une main ferme mais affable se pose sur ton épaule tremblante. le regard qu’il pose sur toi est avenant mais les mots qu’il assigne à ton camarade sont cinglants. kang, ton grand-frère et sûrement ton héros. le mentor de ton existence, le baume de tes souffrances. mais surtout ton maître d’art martiaux. ne les laisse jamais atteindre ton âme. ses conseils avisés, depuis ce jour, tu les as suivis sans rechigner. qu’ils t’insultent. qu’ils t’offensent. ton sourire narquois les accueillera. ils se heurteront toujours aux murailles de ton ignorance. ton insouciance.
(three) “dae, il faut que tu le saches. quelque chose se trame, dans cette maison. tu le sens dans tes tripes mais tu ne sais pas de quoi il s’agit. les neuf premières années de ton existence, ils t’ont tenu dans l’ombre. trop jeune, trop chétif. et puis à ton dixième anniversaire, ils t’ont tout révélé. les jung sont des braqueurs professionnel.les et tu en es membre. pour faire tes preuves, ta mère a déniché pour toi, un premier boulot. rien de difficile, elle a dit. il suffit que tu entre dans ce diner et que tu laisses ton frère adoptif te prendre en otage, le temps que ton aîné, menace les clients d’une arme à feu. succès absolu. tu as joué ton rôle alors qu’un mélange de peur et d'exaltation n’a cessé de cajoler tes entrailles. encore ! tu as crié. sous les regards de tes proches, amusés. tu as trouvé ta vocation, ta nouvelle passion.
(four) “dae, tu as eu trop de chance, ça peut pas continuer... tu renifles d’une manière peu élégante tout en essuyant le filet de sang qui a parsemé ta lèvre inférieure. ouais, trois jours plus tôt, tu as eu un “dernier avertissement”. tu te bagarres trop, visiblement. alors qu’à chaque fois, tu n’es pas celui qui entame ces disputes. toi, si on t’insulte, tu te contentes de hausser les épaules mais ton ami, sky, lui, n’aime pas ton attitude. alors il frappe le premier et tu n’as d’autres choix que de le protéger. peu importe ta vision des choses, l’inévitable se produit. tu es viré de l’école à peine âgé de 15 ans. malgré tes excellentes notes, le conseil administratif ne peut fermer les yeux sur tes agissements. tu as eu peur en annonçant la nouvelle à ta famille. une nouvelle qui a été reçue par une profonde désinvolture de la part de tes proches. “l’école c’est la merde de toute façon”. elle, ta mère, a tout compris.
(five) “t’es plutôt doué dis-moi elle n’est pas facile à contenter. ta mère. parfois tu as une image caricaturée d’elle, quand elle essaie de te complimenter ; c’était comme si elle s’écorchait les lèvres, incapable de pousser ces petits mots. mais là, là, tu vois l’admiration dans ses yeux noirs. tu vois l’intérêt qu’elle porte à cette machine dont tu es capable de manipuler. depuis que l’école est devenu un souvenir oublié, tu as appris à t’adonner à ton passe-temps préféré ; l’informatique. ce n’est pas pour jouer aux jeux vidéos à deux balles ou faire des petites fraudes en ligne. non. tu vas bien loin. dans les méandres même de tous les systèmes qui, petit à petit, avaient fini par dévoiler tous leurs secrets à tes doigts bien intrigués.
(six) “tu veux un autre round ? alors que tu observes son visage derrière ce nuage grisâtre, une autre question effleure ton esprit ; comment vous en êtes arrivés là ? sky, est ton ami de l’école. le seul avec lequel tu as gardé contact. le seul qui ne te faisait pas chier avec des interrogations interminables. il a suffit de quelques shooters bien corsés, d’un regard enflammé, pour que vos corps se fondent dans une danse passionnée. une fois, pas deux. telle est ta devise depuis que tu as découvert les jouissances corporelles. mais lui, il a ce petit quelque chose à damner tous les mortels. cigarette écrasée, sur son enveloppe la tienne s’est immiscée, sur sa bouche gémissante que les mots sont murmurés pourquoi pas ?
(seven) “disparu depuis 3 jours. surréaliste. cette situation est surréaliste. inimaginable, impensable. comment se fait-il ? comment est-ce possible que kang, ton héros soit disparu, volatilisé dans la nature ? c’est impossible. kang est la personne la plus responsable que tu connaisses. il est le cerveau de toutes les opérations, de toutes vos crasses. il est celui qui maintient cette famille soudée, unie. il ne peut pas disparaître sans en informer personne. il ne peut pas tout laisser tomber du jour au lendemain. le jour de sa disparition, il t’a demandé d’être là, pour la famille. d’être leur roque, leur force. il t’a dit qu’il t’aimait mais ce n’est pas étrange de sa part. kang est quelqu’un de démonstratif, d’expressif. de fort et d’invincible. même si les forces de l’ordre n’ont aucune piste, toi, tu es certain de le retrouver sain et sauf. l’espoir est traître et tu l’as appris de la pire des façons.
(eight) “toutes nos condoléances tu es resté stoïque face à cette nouvelle. le corps qu’ils avaient retrouvé, appartient à ton grand frère. disparu il y a 5 jours. 5 jours durant lesquels, tu n’as pas cessé de chercher des parcs, des quartiers malfamés, des ruelles mal éclairées, à la recherche d’un indice tant espéré. ce jour-là, ta mère avait éclaté. elle avait insulté les inspecteurs. elle voulait les frapper mais vous l’avez empêché. il y avait de la force dans ce corps frêle. toi, contrairement à ta fratrie, tu es resté de marbre. tu n’as pas pleuré. tu n’as rien cassé, rien brisé. tu as juste souillé le corps de sky, encore et encore jusqu’à l’épuisement. jusqu’à ne plus avoir de force dans tes hanches et que tes coups de reins deviennent irréguliers. il a tout supporté et quand il a essayé de te consoler, tu l’as tabassé. depuis ce jour, tu as coupé tout contact avec lui. il est trop avenant pour l'aliéné que tu es. tu n'as rien brisé, à part ton âme en milles morceaux éclatés.
(nine) “t’es qu’une salope la hargne au bout des lèvres. l’ire au fond des prunelles. c’est la première fois que tu t’adresses à ta mère avec autant de vulgarité. c’est qu’elle l’a bien cherché. à débarquer dans ta chambre, sans cogner. t’étais pas seul, il y a cet homme, sous la fougue de ton bassin, gémit et feule. elle est restée là, à observer avant de dire les mots qui n’ont pas tarder à t’énerver. “alors comme ça, t’es pédé.” même si aucune animosité n’a été détectée, tu as vu rouge face à cette semi-réalité durement cachée. tu ne l’as pas laissé t’insulter davantage. tu as éclaté, assumant tous les dommages. ce soir-là, tu as quitté la maison familiale. tu as même coupé tout contact avec ta fratrie. voler de tes propres ailes. c’est la décision que tu as prise, celle qui mutile et jubile.
(ten) “on est une famille. comment il t’a retrouvé, ce borné. tu as tus ta nouvelle adresse pendant 5 mois. même si tes doigts te démangeaient pour avoir de leurs nouvelles, tu n’as jamais sauté le pas. aussi têtu que ton aîné. bras croisés, fermé à toute discussion, il a tout de même pris la parole. choisissant correctement ses mots pour t’amadouer avant de finir sur un “t’sais dae, j’m’en fous de qui tu mets dans ton lit, par contre j’sais qu’on a besoin de toi. tout comme tu as besoin de nous. on est une famille. tu sais que c’était sa dernière volonté qu'on soit soudé.es ” il sait où appuyer, ce connard. grognement animal mais regard attendri. tu n’as pas hésité une seule seconde pour répondre à l’étreinte de ton frère. tu seras là pour eux tous, sans exception. c’est ce qu’il aurait voulu. oui, c’est ce qu’il aurait souhaité.
(eleven) “on braque une banque ? lecture d’un article débile interrompue, tu regardes le métisse aux idées toujours saugrenues. c’est qu’il te plait bien zio. à vouloir décrocher la lune, les étoiles et même les cieux. une banque, c’est rien. tu en as braqué une dizaine, peut-être plus, beaucoup plus. mais ton expérience, tu la divulgues pas. même si tu adores traîner avec ces énergumènes, la confiance n'y est toujours pas. il faut un premier coup ensemble pour voir ce qu’ils valent. sourire étiré, réponse donnée. tu sais que le jeu ne fait que commencer.  
(twelve) “n’vous inquiétez pas, j’m’en charge. l’air charmeur, tu récupères la machine souffrante des mains de la nouvelle cliente. elle semble paniquée alors que toi, tu semble décidé. rien ne fait barrage aux soins que tu prodigues. ta réputation dans le quartier commence à s’ébruiter. tant mieux, il s’agit de ton commerce attiré. la couverture sur laquelle tu as longuement travaillé.