le chahut te martèle les oreilles. les mélodies stridentes, se joignent aux discussions houleuses, créant un chaos perturbant. les rires s’élèvent. les verres s’entrechoquent. les libidos se réveillent et la chasse embarque. et toi elias, tu es le spectateur fondu dans la masse. le témoin d’une effervescence qui n’est pas tienne. qui ne te touche aucunement. intérieurement, tu fantasmes de la présence d’un livre te titillant l’âtmâ. d’un verre au liquide ambré aux prix exorbitant. d’une accalmie analeptique. mais te voici, prisonnier d’une cage où deux silhouettes gigotent dans tous les sens. où deux bouches s’épuisent dans une philosophie exaspérante. un gobelet au breuvage de fortune entre les doigts. un soupir imperceptible quitte ta gorgée martyrisée. qu’est ce que tu fous là, sérieusement ? tu la cherches des yeux. la reine qui t’a damné. la princesse à qui il t’es impossible de pousser une négation. elle t’a trainé dans les abysses, forçant sur le chantage affectif. son arme secrète, cette demoiselle qui a trépassé. là voilà, ton excuse. tu dois partir la chercher. ta meilleure amie bien aimée. le couple ne fait même pas attention à toi et c’est tant mieux. tu es libre de tes actes. libre de déguerpir en vitesse avant d’atteindre le sommet de ta patience déjà épuisée.

au moment où tu glisses le gobelet au breuvage à peine commencé sur la table, une abîme agresse ton champ de vision. machinalement, ta tête se tourne et une lueur se met à briller dans tes prunelles vertes. ce visage, ces traits, tu les as déjà rencontrés. au détour d’un hôtel bien luxueux ou encore, un bar aux menus ruineux. à chaque fois, il était accompagné d’une personne différente. simple coïncidence ou est-il en quête d'une proie bien bête ? ” tu les choisis toujours au féminin ? l’interrogation est lancée dans une tonalité  plus ou moins élevée. la cacophonie des lieux t’oblige à devenir plus bruyant. tu fais face à la pièce de là où vous êtes, vous arrivez à voir toute l’assemblée. ton intrusion est surprenante voire culottée. il risque de s’échapper ou de t'insulter. cependant, le risque n’a jamais été ton ennemi. au contraire, toi tu fonces toujours la tête baissée. ” elle, là-bas tu fais un signe de tête vers une blondinette aux fringues de luxe soigneusement repassés. ” c’est la fille d’un entrepreneur plein aux as. il y a elle aussi. ta tête, cette fois, désigne une autre demoiselle. ” elle est l’héritière d’une compagnie pétrolière … bref, je connais tout le monde. mais personne ne te connaît. ou plutôt, ils connaissent ta facette mensongère. celle que tu affiches à l’instant même, en affichant ce sourire charmant. une chose est certaine elias ; même si tu es bourré de faux semblants, tu es intrigué par ce jeune homme que tu imagines bien cinglant.

intrusion faite. tu t’amuses intérieurement de son expression stupéfaite. ton idée première n’est pas de le démasquer. encore moins de l’agresser. cette soirée est l’ennui incarné et toi, elias, tu as besoin d’une évasion improvisée. c’est là que l’individu a fait son entrée. voyant en cela l’occasion rêvée. converser, s’amuser, sans arrière pensée. ou peut-être est-ce un mensonge bien ficelé ? ton approche n’a rien de vraiment élaboré ; ta bouche se contente de chanter. faisant une présentation de ces proies à la fortune estimée. tu connais tout le monde de part tes études à l’université et aussi ta classe élevée au sein de la société. maintenant que ton programme a soudainement changé, tu tends ta main afin de récupérer ton gobelet au contenu alcoolisé. tu trempes tes pulpeuses et tu écoutes sa question audacieuse. les épaules qui se haussent, elle est vague la réponse que tu donnes. ” hum. qui sait ? es-tu intéressé ou veux-tu tout simplement jouer ? peut-être un mélange des deux. une chose est sûre ; tu vois l’intérêt dans ses yeux. qui scrutent les demoiselles au trésor loin d’être caché. et tu aimes l’idée d’avoir su comment le solliciter. il est plaisant à regarder et elias, tu ne te fais pas prier. tes émeraudes captivées, parcourent son visage et sa peau basanée. pile poil dans ton standard. mais t’es pas con. tu ne peux pas faire preuve d’un quelconque écart. cette pièce bandée n’est pas ton terrain de chasse habituel. tu dois faire attention de ne laisser aucun doute sur tes intentions charnelles. personne n’est au courant de tes penchants. secret bien gardé pour l’instant.

au loin, vous êtes deux individus qui discutent avec amabilité. c’est l’impression que vous donnez. mais si on se rapproche un peu plus, on entendra la vérité sur votre échange, ce que vous mijotez. la question lancée, tu prends un instant pour donner une réponse bien mesurée. tes prunelles plissées observent l’assemblée avant de s’arrêter sur une jeune femme qui ne tente aucunement de se cacher. ” elle là-bas, la rousse. ses parents sont dans l’immobilier. leur fortune n’a pas de limites. mais rapidement, une autre silhouette captive ton regard. et un sourire s’impose dans la commissure de tes lippes. ” mais j’pense que le plus fortuné ici n’est autre que le jeune homme à ses côtés. les affaires illégales bien dissimulées sont les plus lucratives. ne voulant en aucun cas t’attarder à les regarder. soupçons, que tu ne désires pas éveiller. tu fais un signe vers le jeune homme. ” ça m’intrigue. comment tu les abordes, habituellement ? et puis l’idée de vous asseoir dans un coin effleure ta tête. vous serez bien tranquilles pour choisir sa future conquête.

dans les méandres d’une foule en transe, tu semble être pris dans une folie intense. ton imprudence est palpable. mais ton argument est valable ; la curiosité qui se déchaîne et frappe. ouvrant les portes vers la chimère de l’olympe. tu es conscient de ne pas devoir tenter le diable. de reculer, d’un pas ou deux, sans trop te montrer aimable. deux sentiments constants et contradictoires. rester ou partir, telle est la question. tu sens le parfum délicieux du danger et elias, tu es prêt à le déguster. de le laisser t’asperger, de t’aspirer jusqu’à la moelle. peut-être que l'individu te suivra jusqu’au bout d'une ruelle. ton esprit perverti s’évade. tu le panse d’une gorgée venimeuse au goût plus au moins immonde. tu es bien trop habitué au luxe. grâce à papa et maman qui t’ont bien gâté. concrètement, tu vaux ton niveau de vie à ces deux individus. le reste est superflu, exactement comme ces gosses aux poches bien remplies. tu observes leurs visages souriants, naïveté d’un avenir tout aussi brillant. la sentence est tombée depuis longtemps ; ces personnes ne font aucunement partie de ton cercle d’amis. ” tu trouves ? l’ironie palpable au bout des lèvres. celles que tu imbibe d’une manière un peu trop prononcée. invitation dissimulée dans ce cadre enflammé ? tu l’ignores encore. tu le décideras après.

nouvelle description faite, tu détecte l’intérêt dans ses prunelles ténébreuses. il y a quelque chose en lui qui t'échappe. une aura mystérieuse qui l’enveloppe. tu pourras le regarder toute la nuit. ses yeux, sa bouche, sa chair, fruit de satyre. fruit interdit. il est beau, bandant et il en est conscient. ça gâche presque ce tableau d’élégance. arrogance non dissimulée, ego peut-être démesuré. les épaules qui se haussent, les lippes munies d’un sourire mince. est-ce réellement suffisant pour duper ces gosses voraces ? ” hum. je pensais que t’avais une arme secrète. excuse mon espérance. cinglant ? peut-être pas. tu dénonces seulement une vérité. l’introspection est d’une courte durée, une autre effleure ton esprit, un sourire haussé. ” invité ? où ? pourtant, tu n’as pas l’impression d’avoir mélangé deux venins compatibles. ce soir, tu as seulement bu un breuvage loin d’être plausible. à aucun moment tu l’as explicitement sollicité. mais c’est l’occasion rêvée pour le tenter. ” mais maintenant que t’le dis, c’est pas une mauvaise idée. tu parcours la grande pièce des yeux, remarquant un coin tamisé, loin de ces gamins et leurs méfaits. ” ça t’dit ?

les lèvres qui restent scellées. les épaules haussées dans une indifférence bornée. tu ne t’amuses pas à t’adonner au rôle du mystérieux pour attiser. tu es seulement peu enclin à conférer tes secrets. quand il s’agit de révéler ceux des autres, tu livres des précisions croustillantes. mais lorsque l’attention est tournée vers ta personne, la situation est bien plus différente. l’individu, quand bien même alléchant, reste un inconnu perturbant. il fait agiter tes pensées et fait naître en toi une curiosité extravagante. un sentiment enterré depuis ce jour fatal. où ton monde a été projeté dans un rejet regrettable. les yeux fermés un court instant, tu refuses de t’immiscer dans cet aphorisme loin d’être palpitant. ta concentration s’abat ainsi sur ses yeux observateurs. les tiens sont habités par un voile moqueur. ” en effet, j’suis pas une proie. toi, tu es le prédateur. celui qui attend toujours le moment propice pour attaquer. pour piller, pour faire crier. la bête assoiffée de chair, qui traîne éhontément, ses victimes en enfer. tes goûts en matière d’ébats sont assez particulier et tu doutes que le jeune homme acceptera de se faire scarifier. de ton passage sur son épiderme alors que le tien, restera vierge de ses touchés, de ses baisers.  

la tête inclinée sur le côté, tu tentes de décortiquer les paroles du mordoré. invitation venant de toi ? tu ne semble pas comprendre le fond de sa pensée. cependant, il suffit d’un coup d’oeil à l'assemblée pour tout assimiler. tes prunelles s’écarquillent et ta bouche pousse une exclamation avant de prendre le droit à la parole. ” non, ma meilleure amie m’a attiré ici. j’organise des fêtes uniquement chez moi. ce décor est loin d’être à mon goût.   s’en suit d’une expression de dégoût alors que tu visualises les têtes de quelques bêtes sauvages accrochées un peu partout. tu préfères et de loin l’exhibition des statuts ou des toiles d’artistes connus. tu es peut-être cruel mais tu ne l’as jamais été envers les animaux. bouteille rapidement sélectionnée, tu prends place sur un canapé, l’ambiance dans ce coin est bien plus tamisée. à la nouvelle question posée, c’est un sourire amusé qui s’impose sur ton joli faciès. ” mon père est neurochirurgien. ma mère est cardio-chirurgienne. les sterling, si jamais t’en as entendu parler. une réponse positive ne t’aurait pas choqué. ils sont extrêmement actifs et connus dans le milieu. entre les articles publiés à leurs noms ou les techniques innovantes dont ils sont les piliers. leur réputation n’est plus à faire. et toi, leur fils, tu en es bien fier. ” est-ce par curiosité ou est-ce que t’as quelque chose derrière la tête ? en réalité, c’est excitant. d’être en face d’une énigme difficilement traitable. ” soit. j’peux connaître le nom de la personne qui finira par voler mon portefeuille ? main collée à ta pommette, le coude appuyé sur le dos du meuble, il captive toute ton attention. et sollicite aussi de l’admiration.

si tu n’es pas une proie, qu’est ce que tu es, elias ? l’envie de jouer se manifeste dans les méandres de ton esprit. cela devient puissant, incommensurable, l’envie de la taquinerie. les cordes vocales inactives, ce sont tes dents qui entrent en scène, elles se font lascives. mordillant le coin de ta pulpeuse inférieure, un voile au fond des prunelles, dépourvu de pudeur. devinette lancée, il comprendra. ou peut-être pas ? une fois loin des regards indiscrets, tu le mettras sur la bonne piste. il faut que tu sois réaliste. tu ne peux aucunement te permettre un quelconque faux pas. tu es loin de ton terrain de chasse. loin de ton aise accoutumé. si la fête était donnée chez toi, le cheminement de la soirée aurait été différent. mais ce n’est pas le cas et ce détail, aussi futile peut-il paraître, ne l’est pas pour toi. tes préférences ne doivent pas éclater au grand jour. secret bien gardé et tu feras tout pour.

dans un coin reculé, les choses sérieuses peuvent enfin commencer. son mécanisme de séduction débute et il y a aucun doute là-dessus, ça t’amuse, attendant le moment de la chute. celle où il comprendra, sur quel type d’individu il est tombé. derrière tes traits angéliques, se cachent des intentions sardoniques. créant une leurre de toutes pièces, quand tu réponds sincèrement à sa question sur tes parents. depuis le départ, il a fait l’erreur de te considérer comme un membre à part entière de cet univers de richesse. toi, tu sais d’où tu viens, tu sais ce que tu as enduré, bercé dans la médiocrité de la pauvreté. quand il se rapproche et susurre à ton oreille, un léger sourire les accueille. faut dire que sa voix est un brin trop plaisante. et sa naïveté est presque touchante. ” hum ? tient, j’ai une proposition à t’faire. alors que tu diminues les quelques centimètres séparant vos faciès, tes prunelles, sur ses lèvres sont braquées. les tiennes, balance le marché. ” si t’arrives vraiment à m’faire gémir comme tu l’dis, sans m’toucher la queue, j’te donnerai ce que t’veux. tu ne communiques pas toutes les conditions du jeu, il le saura tout seul si le pari est accepté. ” si t’es ok, demande moi ce que t’veux et j’le donnerai.